Beaucoup d’échecs pour trouver un remède à la SLA
La recherche pour trouver un remède à la sclérose latérale amyotrophique (SLA) a connu « beaucoup d’échecs », déplore le neurologue montréalais Rami Massie, qui souhaite qu’un nouveau médicament donne de l’espoir aux malades.
« Ça a vraiment causé beaucoup de déception », dit l’expert à l’Institut et hôpital neurologique de Montréal, à propos de la cinquantaine d’essais cliniques s’étant soldés par des échecs, ces dernières années partout dans le monde. La maladie fait des ravages si rapidement qu’elle est difficile à étudier, dit-il.
Mais l’approbation par Santé Canada de l’édaravone est une « percée très importante », selon lui.
« Ça donne plus de temps aux patients pour être fonctionnels, pour utiliser leurs bras et leurs jambes », poursuit le médecin.
Le vice-président de la recherche à la Société canadienne de la SLA, David Taylor, voit ce nouveau médicament comme une « brèche dans l’armure de la maladie ». Il espère que cette percée donnera un nouvel élan aux recherches.
PAS DE FAUX ESPOIRS
Par contre, le Dr Massie ne veut pas créer de faux espoirs.
« Ça n’arrête pas la maladie », précise-t-il en parlant de l’édaravone.
Le Dr Massie suit actuellement une vingtaine de patients qui sont traités par ce nouveau médicament, après qu’ils se le sont procuré à l’extérieur du pays.
« De façon anecdotique, je peux vous dire que certains patients ont l’impression que ça va un peu mieux avec le médicament. Ils ont moins de fasciculations [tremblements] et moins de crampes », explique-t-il.
Pour l’instant, les études n’ont pas encore démontré que le nouveau remède pouvait prolonger l’espérance de vie des personnes atteintes.
« Ce serait une conclusion logique, mais on ne sait pas si ça va continuer de ralentir la progression au fur et à mesure que la maladie va progresser », mentionne le médecin.
N’empêche que chaque petite victoire est une bonne nouvelle pour les patients. Le Dr Massie note que récemment plusieurs malades en fin de vie se sont tournés vers l’aide médicale à mourir depuis qu’elle est offerte au Québec. – Avec la collaboration
d’Élisa Cloutier, Le Journal de Québec