Chauffeur de taxi coupable d’agression sexuelle
Le juge n’a pas cru qu’il touchait ses clientes pour les rassurer
Un juge n’a pas cru les explications d’un chauffeur de taxi de Laval qui niait avoir agressé sexuellement deux clientes ayant une déficience et une policière sous couverture.
Djillali Ait-Aoudia a été reconnu coupable d’agression sexuelle à l’endroit de deux clientes de 20 et 37 ans et d’une agente d’infiltration de la police de Laval, la semaine dernière.
« Le chauffeur adopte une approche évolutive au fil des transports, testant la tolérance de ses victimes à ses attouchements, pour conclure à deux contacts sexuels évidents », a statué le juge Marc-André Dagenais.
L’homme de 61 ans n’a pas témoigné pour sa défense lors de son procès, qui s’est tenu cet été au palais de justice de Laval, mais son interrogatoire policier a été déposé en preuve par la Couronne.
La version d’Ait-Aoudia est évolutive et il « tient un double discours plus qu’étonnant », a noté le magistrat.
D’un côté, il se décrivait comme étant paternel et bienveillant avec ses clientes, qui sont principalement des personnes ayant une déficience physique ou intellectuelle.
« OBSÉDÉES SEXUELLES »
De l’autre, le chauffeur de taxi disait que ses passagères étaient « toutes des obsédées sexuelles dont le comportement se rapproche de celui des animaux » et qu’il « faut toujours douter de leur parole parce qu’elles sont comme des personnes saoules ».
Ait-Aoudia affirmait n’avoir mis sa main sur la cuisse des jeunes femmes que pour les amadouer et les rassurer lors de situations stressantes.
Il n’y avait rien de sexuel dans ses contacts, assurait-il à l’enquêteur chargé de l’interroger.
Cependant, le juge Dagenais a plutôt donné foi aux plaignantes, qui ont soutenu que le chauffeur comptant 25 ans d’expérience flattait leur cuisse en montant vers leurs parties génitales.
« J’ai tassé ses mains. Ça me gêne un peu », a dit une des victimes lors du procès.
La jeune femme a informé son beau-père des attouchements et a par la suite refusé de se faire transporter par Ait-Aoudia.
La police a été contactée et l’enquête s’est amorcée en février 2015.
MALAISE
Une agente d’infiltration ayant été mise à contribution a subi le même sort que la première cliente.
« Il y a un malaise à se faire frotter la cuisse par un inconnu beaucoup plus âgé », a dit la policière au juge en pleurant.
Une deuxième victime s’est manifestée en mai 2015, menant à l’arrestation du chauffeur le mois suivant.
Le sexagénaire a été suspendu par son employeur dès sa mise en accusation il y a plus de trois ans.