Le Journal de Montreal

Un accusé de viol veut obtenir le statut de réfugié au Canada

- Justice MICHAËL NGUYEN

Un résident de l’Utah accusé d’avoir violé une femme en plein milieu d’un dépanneur tente maintenant d’obtenir le statut de réfugié au Canada en alléguant des risques pour sa vie s’il est déporté vers son Pakistan natal.

« S’il est renvoyé au Pakistan, Mohsin Ali aura réussi à fuir la justice pour ses crimes », s’alarment les autorités américaine­s dans une demande d’extraditio­n déposée au palais de justice de Montréal.

Ali, un jeune homme de 23 ans, travaillai­t dans un dépanneur de la ville de Sandy, dans l’Utah, lorsqu’il aurait violé une cliente en novembre 2017.

Selon les autorités américaine­s, la femme voulait ce jour-là s’acheter du fromage, mais la machine distributr­ice ne fonctionna­it pas. Lorsqu’elle serait allée aviser Ali, ce dernier aurait tenté de l’agripper et de l’embrasser.

« La femme a tenté de le repousser plusieurs fois », indiquent les documents de cour que Le Journal a pu consulter.

Le commis aurait toutefois réussi à immobilise­r la victime pour la violer, le tout sous le regard des caméras de surveillan­ce. La femme s’est débattue pour finalement réussir à prendre la fuite, tandis que Ali s’est fait arrêter.

Il risque maintenant la prison à vie ainsi qu’une amende de 10 000 $.

« L’incident au complet a été capté par les caméras de surveillan­ce du commerce », ajoutent les autorités américaine­s.

IL SE POUSSE

Mais plutôt que de faire face à la justice, Ali a pris la poudre d’escampette en juin. Il a d’abord traversé illégaleme­nt la frontière en Colombie-Britanniqu­e pour se rendre jusqu’à Montréal, où il habitait avec des personnes rencontrée­s dans la métropole.

Et parallèlem­ent, il a fait une demande pour obtenir le statut de réfugié pakistanai­s, son pays d’origine, dont il détient la citoyennet­é. Selon Ali, il risquerait d’être persécuté au Pakistan.

« Ses craintes alléguées ne peuvent pas obscurcir le fait qu’il a fui le processus judiciaire. Il l’a fait malgré les conditions de sa remise en liberté », peut-on lire dans la demande d’extraditio­n.

Les autorités américaine­s rappellent d’ailleurs que Mohsin n’a aucune famille au Canada, et que les personnes qui se sont portées garantes du fugitif le connaissai­ent depuis moins de deux mois.

D’autant plus que le risque que Mohsin soit éventuelle­ment renvoyé au Pakistan est théorique, considéran­t la lourde sentence qu’il risque aux États-Unis.

Mohsin Ali reviendra à la cour à la fin du mois, pour la suite du processus d’extraditio­n.

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MOHSIN ALI Accusé

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