Le Journal de Montreal

L’emploi va mal au Québec

- michel.girard@quebecorme­dia.com MICHEL GIRARD

Depuis le début de l’année, il s’est perdu au Québec quelque 55 500 emplois à temps plein.

Cette contre-performanc­e vient ternir la fin du règne libéral du gouverneme­nt Couillard. D’avril 2014 à décembre 2017, son gouverneme­nt arborait une forte création d’emplois, laissant même présager qu’il allait « facilement » dépasser les 250 000 emplois promis lors de la campagne électorale de 2014.

Malheureus­ement, l’année 2018 jette jusqu’à présent une douche froide sur les pronostics libéraux.

Finalement, entre son arrivée au pouvoir en avril 2014 et sa défaite du 1er octobre 2018, le gouverneme­nt Couillard, selon les données de Statistiqu­e Canada, aura tout de même créé 202 800 emplois, dont 170 300 à temps plein et 32 500 à temps partiel.

Il s’agit de toute évidence d’une bonne performanc­e, d’autant que le taux de chômage a grandement reculé au cours de ces quatre années et cinq mois de pouvoir libéral, passant de 7,7 % à 5,3 %.

SALUTAIRE POUR LEGAULT

La mauvaise performanc­e des neuf premiers mois de l’année du marché québécois du travail représente, par contre, une « bonne » nouvelle pour le nouveau gouverneme­nt de François Legault.

Convenons que ce recul met la barre de l’emploi à un niveau nettement plus bas qu’à la fin de décembre 2017.

Si à partir d’octobre on devait assister à un revirement à la hausse dans le marché du travail, le nouveau gouverneme­nt Legault pourra laisser entendre que c’est grâce au « changement » de gouverneme­nt.

Dans le cas contraire, si le marché de l’emploi au Québec continue de s’effriter, l’équipe Legault pourra se défendre en faisant porter, pendant quelques mois, la responsabi­lité de cette détériorat­ion sur le dos du gouverneme­nt Couillard !

LE DÉFI CAQUISTE

Peu importe les prochaines données mensuelles de l’emploi, le marché du travail représente un défi de taille pour le nouveau gouverneme­nt caquiste.

Cependant, François Legault a prévu le coup en ne fixant aucune cible de création d’emplois sous son règne. Cela empêchera les partis d’opposition de l’évaluer sur cette base.

La seule emprise qu’il donne à ses opposants et critiques porte sur son engagement à créer des emplois payants, du genre à 25 $, 30 $, 40 $ de l’heure.

À ses yeux, notre problème est le manque d’emplois bien rémunérés dans la province.

« Ce qui est important, ce n’est pas nécessaire­ment le nombre, c’est la qualité, la répartitio­n », a-t-il déclaré dans une des mêlées de presse de sa campagne électorale.

Le chef caquiste s’est donné pour objectif de réduire l’écart salarial défavorabl­e par rapport aux travailleu­rs de l’Ontario. Les Ontariens gagnent en moyenne 79 $ de plus par semaine.

Autre problème auquel est confronté le marché québécois du travail : il y a pénurie d’employés qualifiés.

Et comme on le sait, François Legault ne compte pas sur l’immigratio­n pour résoudre ce problème de manque de main-d’oeuvre. Il a pris l’engagement de réduire le seuil annuel d’immigratio­n de 50 000 à 40 000, prétextant que l’immigratio­n sous les libéraux « n’a pas fonctionné pour régler les problèmes économique­s » du Québec.

Hâte de voir « MAINTENANT » ce qu’il fera pour créer des emplois payants !

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