Un hommage à la hauteur de l’homme
Plus de 2000 personnes ont assisté à la cérémonie d’adieu de Charles Aznavour
AFP | Ils sont venus et étaient « tous là » hier pour rendre hommage à Charles Aznavour, monument de la chanson française décédé lundi et enfant de la diaspora arménienne, lors d’un hommage placé sous le signe de cette double culture.
C’est au son d’Emmenez-moi, repris par l’assistance, une de ses plus fameuses chansons, que son cercueil a quitté la cour des Invalides au terme de cet hommage vibrant et solennel.
« C’était une très belle cérémonie, très émouvante, tout le monde a chanté ici quand ils ont mis la chanson. On a applaudi le cercueil. C’était un grand homme », a estimé Morgane, dans la foule rassemblée dans le calme à l’extérieur des Invalides.
Plus de 2000 personnes étaient venues assister à cette cérémonie officielle, comme cela fut le cas pour d’autres personnalités comme Simone Veil et Jean d’Ormesson.
Une moitié de l’assistance était composée d’admirateurs, l’autre moitié de responsables politiques et personnalités du spectacle. Parmi eux, Jean-Paul Belmondo, Dany Boon, Eddy Mitchell, Mireille Mathieu, Grand Corps Malade, Enrico Macias, Michel Drucker...
Côté politique, plusieurs membres du gouvernement étaient présents, ainsi que les anciens présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande, d’anciens ministres. Marine Le Pen était également au rendez-vous pour dire adieu au chanteur.
« Charles Aznavour est devenu naturellement, unanimement un des visages de la France », a déclaré le président Macron, dans son éloge funèbre.
« On devient aussi Français par la langue. C’est par là qu’Aznavour devint si français et même disait-il Parisien, ancrant par les mots son imaginaire dans une identité qui n’était pas celle de ses parents, prenant pied dans la longue tradition des conteurs, des poètes », a-t-il souligné, saluant celui dont les « chansons furent pour des millions de personnes un baume, un remède, un réconfort ».
ONDE DE CHOC MONDIALE
La disparition du chanteur, surnommé « le Sinatra français » outre-Atlantique, a été pleurée dans le monde entier, d’Hollywood Boulevard à Erevan, en passant par Beyrouth, Buenos Aires ou encore La Havane.
C’est en Arménie, la terre de ses ancêtres, que l’émotion a peut-être été la plus vive. Charles Aznavour s’est éteint lundi à son domicile dans le sud-est de la France, à la suite d’une « défaillance cardio-respiratoire ». Inépuisable et fourmillant de projets, celui qui s’était imaginé vivre jusqu’à 100 ans avait repris la scène en septembre avec deux concerts au Japon. Ces derniers mois pourtant, il avait dû annuler des représentations : en avril à Saint-Pétersbourg, puis en mai en raison d’une fracture de l’humérus gauche, après une chute.
DANS L’INTIMITÉ
Charles Aznavour sera enterré samedi après-midi à Montfort-l’Amaury (à l’ouest de Paris) dans la plus stricte intimité. Il reposera dans son caveau familial, aux côtés de ses parents et de son fils Patrick, décédé à l’âge de 25 ans.
Avant cela, une cérémonie religieuse est prévue en la cathédrale arménienne Saint-Jean-Baptiste, dans l’ouest parisien, mais l’accès sera uniquement réservé aux proches.
Il laisse derrière lui sa veuve Ulla, avec qui il a vécu pendant plus de cinquante ans, et ses enfants.