Le party est terminé
En regardant évoluer le Canadien lors de son premier match de la saison, mercredi, je n’ai eu d’autre choix que de me dire que « le party est terminé » dans cette organisation qui, dorénavant, ne récompensera qu’une seule et unique chose : le travail.
Le message lancé mercredi en décidant de laisser de côté deux vétérans, Tomas Plekanec et Karl Alzner, ne pouvait être plus fort. La réputation ou l’expérience n’est plus suffisante pour obtenir du temps de glace chez le Canadien.
Plekanec et Alzner n’ont rien fait de bon durant le camp d’entraînement et, pourtant, ils seraient censés donner l’exemple aux jeunes joueurs de l’organisation.
LE TRAVAIL
Je reviens souvent à ce que Marc Bergevin a dit au cours des dernières semaines : l’équipe gardera les joueurs qui leur auront forcé la main.
Les deux vétérans ne l’ont pas fait et la conséquence a été la même que pour un jeune joueur qui tente de faire sa place, et ça, j’adore ça.
J’adore ça parce que ça évite toute confusion. Les joueurs, maintenant, savent à quoi s’en tenir. L’équation est plutôt simple, d’ailleurs. Tu travailles : tu joues. Tu ne travailles pas : tu ne joues pas.
Je sais par expérience l’effet qu’a sur un vestiaire le retrait d’un vétéran. Chez le Canadien, puisqu’ils ne sont pas légion à compter une vaste expérience dans la LNH, je suis persuadé que ç’a eu un effet d’électrochoc.
TOUT LE MONDE
Maintenant, tout le monde est sur la même longueur d’onde et sait que si on ne met pas l’effort nécessaire, on n’obtient pas de passe-droit.
Cette recette, les Golden Knights de Vegas l’ont utilisée l’an dernier et force est d’admettre que ç’a fonctionné.
Mais ça n’inclut pas simplement les joueurs. Tout le monde doit mettre la main à la pâte et montrer l’exemple, à commencer par le directeur général et le personnel d’entraîneur.
D’ailleurs, pour la première fois depuis qu’il est en poste, Bergevin montre des signes de mécontentement.
Il est évident que Claude Julien et lui ont discuté longuement avant de décider de laisser de côté Alzner et Plekanec. Puis, il faut reconnaître que Bergevin a accepté de piler sur son ego : il semble admettre que le contrat octroyé au défenseur était probablement une erreur, comme celle de rapatrier Plekanec.
ATTITUDE
La fameuse attitude semble donc bien meilleure en ce début de saison qu’elle ne l’était l’an dernier.
Carey Price a été très bon mercredi et il est évident que l’équipe compte sur lui plus que jamais cette saison. Le gardien sait pertinemment que tous les yeux seront rivés sur lui cette année en raison du fait qu’il écoule la première année d’un pacte de huit ans qui lui rapporte environ 10,5 M$ annuellement.
Le gardien du Tricolore semble toutefois dans un bon état d’esprit. On le sent plus concentré que jamais et je suis certain qu’il saura vivre avec la pression montréalaise.
S’il ne s’en était pas cru capable, il n’aurait probablement pas accepté de jouer à Montréal pour encore huit années.
Évidemment, ce n’est que le début de saison, mais ça change drôlement de ce que l’équipe a vécu l’an dernier.
Ils n’ont peut-être pas gagné mercredi, mais ils ont présenté un effort qui leur permet d’espérer.
Pour ça, il faudra continuer à travailler fort, car le party est terminé. – Propos recueillis par Kevin Dubé