Des arrondissements plus durs que d’autres à Montréal
La police assure qu’elle va faire appliquer la règle là où elle sera en vigueur
Les consommateurs de cannabis devront être prudents quant ils choisiront l’endroit où ils fumeront un joint, puisque Montréal l’autorisera dans les lieux publics, alors que certains arrondissements ne veulent pas le permettre.
Le cannabis sera légal dès le 17 octobre, et Montréal ne réglementera pas plus que ce qui est prévu par la loi provinciale pour encadrer sa consommation.
La marijuana sera interdite partout où le tabac l’est déjà. Les abribus, les aires d’attente pour les moyens de transport collectifs, les pistes cyclables, les terrains d’établissements de santé et de services sociaux et d’établissements postsecondaires s’ajoutent aussi à la liste, comme le prévoit le cadre légal québécois.
Les arrondissements de Saint-Laurent, Pierrefonds-Roxboro et Saint-Léonard ont toutefois l’intention d’interdire la consommation de cannabis dans les lieux publics.
Un piéton qui commencerait son joint sur un trottoir dans Ahuntsic-Cartierville se retrouverait en infraction s’il traverse la rue pour tomber dans l’arrondissement de Saint-Laurent, dont l’interdiction entrera en vigueur le 17 octobre.
Montréal-Nord et Rivière-des-Prairies– Pointe-aux-Trembles souhaitent aussi réglementer « à divers degrés » le cannabis dans les lieux publics.
L’administration de Valérie Plante a de son côté justifié sa décision de se coller au cadre provincial, parce qu’il s’agit « d’une approche responsable, menée dans une perspective de prévention et de réduction des méfaits ».
MOINS DE FUMÉE SECONDAIRE
La directrice régionale de santé publique de Montréal, la Dre Mylène Drouin, a rappelé que les grands consommateurs de pot sont les 18-25 ans, et que l’objectif de la légalisation était de les sortir du marché illicite, ajoutant que fumer dans les espaces publics peut réduire les déplacements vers les lieux intérieurs où il peut y avoir une exposition à la fumée secondaire et des risques pour la santé. La police de Montréal va appliquer la réglementation là où elle sera en vigueur.
D’UN ARRONDISSEMENT À L’AUTRE
« On verra quand les situations surviendront. Évidemment, c’est toujours l’endroit où l’infraction est survenue. Au moment où on se parle, ce sont des situations hypothétiques », a indiqué le commandant André Durocher, questionné sur la complexité des interdictions si un Montréalais traverse un arrondissement.
Valérie Plante a reconnu que les arrondissements avaient le choix d’adopter une approche « plus prohibitive », et s’est dite toujours ouverte pour discuter avec eux d’une application plus uniforme.
« Ce serait beaucoup plus facile pour les Montréalais. On suit le cadre législatif québécois et on va être amenés à réfléchir et voir comment ce modèle va évoluer. C’est nouveau pour tout le monde. »