Mélanie Joly explique pourquoi Michaëlle Jean a été larguée
EREVAN, Arménie | Michaëlle Jean n’a pas les appuis suffisants pour obtenir un nouveau mandat au poste de secrétaire générale de la Francophonie, a déclaré hier la ministre fédérale de la Francophonie Mélanie Joly.
Au cours des derniers mois, le gouvernement fédéral avait affiché un appui sans faille à Mme Jean. Mardi, un porte-parole du cabinet de Mme Joly a cependant annoncé que le Canada se rallierait cette semaine au consensus naissant autour de sa rivale, la Rwandaise Louise Mushikiwabo.
Les chefs d’État et de gouvernements francophones sont réunis aujourd’hui et demain dans la capitale arménienne pour décider qui dirigera l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
CONSENSUS
Pour la première fois, hier, un membre du gouvernement de Justin Trudeau a publiquement pris ses distances avec Mme Jean. Selon Mme Joly, qui est à Erevan, en Arménie, depuis dimanche, un consensus se dégage clairement en faveur de Mme Mushikiwabo.
« On reconnaît les faits, et pour préserver les intérêts de la francophonie on se rallie à ce consensus, a-t-elle dit dans un échange avec notre Bureau d’enquête. Le Canada, et mon équipe et moi, on s’est rendus à l’évidence. »
Même si Mme Joly juge que Mme Jean a atteint tous ses objectifs durant son mandat de quatre ans, elle croit que le Canada doit la laisser tomber.
« Pour nous, les intérêts de la francophonie passent avant les intérêts d’une seule personne », a-t-elle dit.
Cette décision a également été prise pour que le dossier de l’élection de la prochaine secrétaire générale n’occulte pas les autres sujets à l’ordre du jour à Erevan, comme la protection des droits ou du français.
ADMINISTRATEUR
Mme Joly ne s’est pas prononcée sur la possibilité que, en échange de son ralliement, le poste d’administrateur de l’OIF, numéro deux de l’institution, revienne à un candidat canadien ou québécois. « On va toujours trouver des canaux pour exercer notre leadership au sein de l’OIF », a-t-elle dit.
Notre Bureau d’enquête a révélé mardi que des discussions ont eu lieu entre Ottawa et Québec pour se garantir ce prix de consolation.
Mme Joly n’a pas voulu confirmer ces discussions.