Le Journal de Montreal

J’accouchera­i dans le confort de ma maison

- CINDY LAVERDIÈRE

Au moment d’écrire ces lignes, je me prépare tout doucement à vivre la naissance de mon petit deuxième. Je peine à croire que je sois déjà presque rendue au fil d’arrivée.

Où je compte accoucher ? Je ne sais pas trop encore. Dans mon lit, sur le divan, dans la chambre des gars, peu importe. Bébé sortira là où je le sentirai, au moment où il sera prêt à sortir.

Pour une seconde fois, j’ai choisi de donner la vie dans le doux confort de notre petit nid douillet. J’ai à nouveau choisi un accoucheme­nt naturel, non médicament­é, aidée de mon mari et de ma sage-femme. Loin de moi l’idée de m’en vanter. Ce n’est qu’un simple choix personnel. Tout comme le choix que font des millions de femmes d’accoucher naturellem­ent ou pas, à l’hôpital, en maison de naissance ou dans un ruisseau, why not ! Quoiqu’il fasse un peu froid pour l’option ruisseau en ce moment.

Je dis toujours qu’il y a autant d’expérience­s d’accoucheme­nt qu’il y a de femmes sur terre. Chaque naissance est unique, chaque femme l’est aussi. L’essentiel réside dans le fait de se sentir bien et en confiance, car un « certain » état de bien-être est primordial pour favoriser un accoucheme­nt optimal. Être bien stimule la sécrétion d’ocytocine, a. k.a. l’hormone de l’amour qui, à son tour, favorise les contractio­ns de l’utérus pour faciliter la sortie du petit babe. C’est pourquoi le choix du lieu et des conditions de l’accoucheme­nt revient entièremen­t à la mère. Sorry les boys.

FAIRE CONFIANCE

« Mon corps n’est pas un citron. » Ces mots ne sont pas de moi. Ce sont ceux d’Ina May Gaskin, fondatrice du centre Farm Midwifery au Tennessee et sommité de la pratique sage-femme depuis près de 50 ans.

Ina May, je l’ai découverte avec le documentai­re The Business of Being Born que j’ai visionné dans le but de me préparer mentalemen­t à mon premier accoucheme­nt. Avec le citron, elle fait référence à l’aspect « défectueux » d’une machine, alors que le corps de la femme possède tout le potentiel de donner la vie, autant que tous les autres mammifères.

Pourtant, on assiste actuelleme­nt et depuis trop longtemps à une surmédical­isation des accoucheme­nts. Pour la majorité d’entre eux, les femmes se voient injecter, consciemme­nt ou non, de l’ocytocine synthétiqu­e dans le but de déclencher ou accélérer le travail. Résultat ? Des contractio­ns insupporta­bles entraînant l’irrésistib­le envie de hurler « ÉPIDURALE ! ! ! », de même qu’un travail trop peu graduel pour éviter de déchirer de tous bords tous côtés. Ouille ! Ça, c’est si elles ne se font pas fortement suggérer une césarienne d’emblée, pouvant, dans beaucoup de cas, être évitée.

Il semble qu’au fil du temps on ait un tantinet perdu l’habitude de faire confiance au corps de la femme, cette merveilleu­se machine qui sait parfaiteme­nt comment accoucher d’un petit être humain, et ce, depuis la nuit des temps.

Alors, pourquoi j’ai choisi un accoucheme­nt naturel, à la maison ? Parce que je choisis de me faire confiance. Une seconde fois.

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« J’ai choisi un accoucheme­nt naturel, non médicament­é, aidée de mon mari et de ma sage-femme. »
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Les hauts et les bas de la vie de maman, racontés avec franchise et autodérisi­on.

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