Le Journal de Montreal

Pas de compromis sur les signes religieux

Le chef libéral ferme la porte qu’a ouverte Alexandre Taillefer hier

- CHARLES LECAVALIER

QUÉBEC | Le PLQ ne fera pas de compromis sur le port des signes religieux, dit le chef Pierre Arcand, qui ferme la porte à une réflexion proposée par Alexandre Taillefer.

« J’ai eu l’occasion de participer à plusieurs discussion­s au conseil des ministres. Ce que l’on a adopté avec la loi 62 était le plus loin légalement où on pouvait aller, c’est à dire la clause à visage découvert », a lancé M. Arcand hier lors d’un point de presse à la suite de l’assermenta­tion des nouveaux députés libéraux.

M. Arcand assume la direction par intérim du parti à la suite de la démission de Philippe Couillard. Il compte défendre coûte que coûte « les valeurs fondamenta­les » du PLQ. « D’autres compromis vont nous entraîner vers des problèmes juridiques, de la division au Québec, et ce n’est pas ce qu’on veut », a-t-il ajouté.

Il a ainsi cloué le bec d’Alexandre Taillefer, « qui a terminé son mandat comme président de la campagne » et qui « parle maintenant comme citoyen », a-t-il précisé. La Coalition avenir Québec a relancé le débat sur la question en annonçant qu’elle interdirai­t le port de symboles religieux pour les juges, gardiens de prison et policiers - la formule proposée à l’époque par la commission Bouchard-Taylor –, mais aussi aux enseignant­s.

RESTE SUR SA POSITION

Historique­ment, le PLQ s’est toujours opposé à cette formule. L’ancien chef Philippe Couillard estimait qu’il s’agissait de « discrimina­tion vestimenta­ire ». Avant la cérémonie, M. Taillefer a pourtant affirmé que le PLQ, pour se reconnecte­r avec la majorité francophon­e, devait songer à un compromis sur cette question.

« Il y a certaineme­nt un questionne­ment à avoir par rapport [à la position du PLQ sur] les signes religieux, définitive­ment », a-t-il lancé.

« On a abordé aujourd’hui la question de Bouchard-Taylor. Est-ce qu’on doit arriver à un compromis, c’est quelque chose qui va être sur la table, mais ce n’est certaineme­nt pas à moi d’en juger », a-t-il ajouté.

Il n’est pas le seul à demander un moment de réflexion. Le député de la circonscri­ption anglophone de D’Arcy McGee David Birnbaum l’a aussi fait. « De trancher là-dessus aujourd’hui, ce n’est pas la chose à faire. Est-ce que les francophon­es nous ont lancé un très sérieux message ? La réponse, c’est oui. Alors on va les écouter. On va penser, on va réfléchir là-dessus ».

M. Arcand s’est par ailleurs défendu de tenir deux discours : l’un en anglais, où il dit défendre les droits des minorités, et l’autre en français où il parle de l’importance de la langue. « Il y a beaucoup de craintes actuelleme­nt dans les milieux anglophone­s, car les gens ne connaissen­t pas beaucoup la CAQ », s’est défendu M. Arcand.

« En français, j’ai parlé du fait qu’il fallait parler français au Québec. Je ne peux pas faire un discours à la fois bilingue avec traduction simultanée en même temps », a-t-il dit. Il a reconnu qu’en anglais, il parle à « certaines communauté­s ».

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PHOTO SIMON CLARK Alexandre Taillefer était à la cérémonie d’assermenta­tion des députés libéraux hier au Parlement de Québec.

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