Le Journal de Montreal

La directrice par intérim de la Fédération démissionn­e à son tour

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LOS ANGELES | (AFP) Mary Bono, nommée le 12 octobre, directrice par intérim de la Fédération américaine de gymnastiqu­e (USAG) afin de faire oublier le scandale des abus sexuels liés à l’affaire Nassar qui secoue l’instance, a démissionn­é hier, se disant victime « d’attaques personnell­es » lancées par des gymnastes, dont la vedette Simone Biles.

« C’est avec un profond regret, associé à un amour profond pour ce sport et au respect pour ceux/celles qui aspirent à devenir de grands gymnastes, que je présente ma démission », écrit dans un communiqué Mme Bono, qui avait remplacé provisoire­ment la directrice générale Kerry Perry, elle-même déjà forcée à la démission le 3 septembre sous la pression du Comité olympique américain (USOC) après seulement neuf mois en poste.

« Mon départ se produit après des attaques personnell­es qui me laissent sans défense, et qui auraient pu constituer un handicap pour l’USAG si je devais rester », a ajouté l’ancienne membre du Congrès américain, faisant allusion à des critiques des gymnastes Simone Biles et Aly Raisman.

Dans une série de tweets, Raisman, double championne olympique par équipes, et surtout l’une des figures de proue du combat des victimes de l’ancien médecin de la Fédération Larry Nassar, condamné pour avoir agressé sexuelleme­nt des centaines de gymnastes pendant deux décennies, avait en effet critiqué le choix de Bono.

Elle avait notamment souligné que l’ancienne membre républicai­ne du Congrès était liée au cabinet d’avocat Faegre Baker Daniels, qui a défendu l’USAG dans l’affaire Nassar.

« FIÈRE DE MON TRAVAIL »

Une autre victime de Nassar, Kaylee Lorincz, s’en était directemen­t prise à Mary Bono sur Twitter.

« Vous devez m’expliquer pourquoi vous et votre cabinet avez permis à Larry [Nassar, NDLR] d’abuser de moi en 2016 après avoir été tous parfaiteme­nt informés qu’il abusait des petites filles », a tweeté Lorincz.

Hier, Mary Bono a défendu sa collaborat­ion avec Faegre Baker Daniels : « Je suis fière de mon travail chez Faegre Baker Daniels et j’apprécie énormément le soutien apporté par le cabinet d’avocats à mon travail de prévention contre la drogue, au traitement et à la guérison des toxicomane­s. »

Concernant son passage éclair à la tête de l’USAG, l’ancienne membre du Congrès a affirmé qu’elle se voyait réussir dans sa tâche grâce à son expérience de jeune gymnaste ayant assisté en première ligne à ce qu’elle décrit comme un « comporteme­nt agressif d’un entraîneur ».

« J’aurais tout donné pour m’assurer que personne, dans la gymnastiqu­e et selon ma propre expérience, ne devrait avoir à choisir entre abus [sexuels] et ambition [sportive], ou entre dénoncer [des méfaits] et promouvoir le succès », a-t-elle écrit dans son communiqué.

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