Le Journal de Montreal

Girard a appris à s’accepter

L’homme le plus fort de la planète en 2002 philosophe dans son nouveau livre L’iceberg

- François-David Rouleau FDRouleauJ­DM fdavid.rouleau @quebecorme­dia.com

Hugo Girard a écrit une nouvelle page à son histoire. L’homme le plus fort de la planète en 2002 a lancé son livre L’iceberg, hier soir. Loin d’être une biographie sur sa carrière, il philosophe sur le chemin à parcourir pour se surpasser et atteindre les plus hauts sommets personnels. Sa recette.

Parce qu’avant d’être couronné l’homme le plus fort il y a 16 ans, Girard a surmonté une foule d’obstacles en persévéran­t et en mettant tous les efforts pour réussir dès l’âge de 12 ans.

Le costaud gaillard de 6 pi 2 po et 330 livres insiste, cet ouvrage étalant ses principes de vie et sa philosophi­e du succès n’est pas une biographie.

« Je ne suis pas rendu là dans ma vie, estime l’homme aux multiples chapeaux maintenant âgé de 46 ans qui a travaillé sur ce livre durant 18 mois. Ce n’est pas pour mousser ma popularité. Je veux que les gens puissent connaître ma manière de réfléchir et mes méthodes de travail. Dans ma vie, j’ai réalisé mes objectifs. Je veux que les lecteurs aient un modèle positif comme Mohamed Ali a été le mien et avoir un impact dans la vie des gens. »

Sous sa puissante charpente, Girard cache des principes de vie stricts et exigeants. Ceux qui lui ont permis de connaître une grande carrière dans l’univers des hommes forts, du culturisme et depuis sa retraite, sous les projecteur­s d’émissions de télévision. Il les étale afin de répondre aux nombreuses questions des gens qui l’abordent.

Depuis le moment de sa consécrati­on en 2002, il sent que plus rien ne l’arrête. « J’ai su à ce moment que je pouvais faire n’importe quoi. C’est ma plus grande réalisatio­n. Mais il faut être prêt à travailler. Il n’y a rien de facile. Il faut croire en ses capacités et mettre tous les efforts nécessaire­s. Les décisions qu’on prend déterminen­t nos actions. C’est simple, mais il faut le faire chaque jour. »

INTROSPECT­ION

Pour écrire son bouquin, il a dû faire une sérieuse introspect­ion. Même s’il dit bien se connaître, il avait oublié des pans de sa vie qui ont maintenant une significat­ion. De sa vie dans son petit village natal de Sainte-Anne-de-Portneuf sur la Côte-Nord où il était fort différent des autres enfants en raison de son imposant gabarit, à sa vie familiale, à ses succès sur la scène internatio­nale et aux événements qui ont mené à son douloureux divorce, l’homme s’ouvre au fil des 216 pages de son livre.

« Quand j’étais jeune, j’ai vécu des choses. J’étais différent. Ça explique des choses de la vie d’aujourd’hui. Ce n’est jamais mauvais de faire une introspect­ion, car cela permet de comprendre, indique l’homme en parlant d’authentici­té et d’estime de soi. Dans ce livre, je dois parler de ma personnali­té pour étaler le raisonneme­nt. Mon processus de résolution de problèmes vient des épreuves que j’ai vécues. Elles m’ont façonné. »

Comme il l’écrit : « ma vie a été bien plus facile quand j’ai compris que mes différence­s pouvaient faire la différence dans ma vie, si j’en faisais mes atouts. »

Par cet ouvrage, Girard a réussi à s’ouvrir sur un pan caché de sa personnali­té. Tel un iceberg dont la masse sous la surface de l’eau est beaucoup plus imposante que celle à la surface, il la dévoile.

« Auparavant, dans mes réponses, je conservais toujours une partie pour moi. À l’écrit, j’ai pu partager. Je m’assume plus qu’auparavant. Comme je dis souvent, j’essaie toujours de m’améliorer. »

QUESTION DE PERCEPTION­S

Et bien qu’il ne puisse rien contrôler, le personnage public espère que certaines perception­s changent à son sujet. Il estime qu’il n’est ni froid ni difficile à aborder.

« Les gens peuvent changer de perception. Chacun a droit à son opinion. Je suis peut-être intimidant, mais je suis facile d’approche. J’avoue que je suis plus introverti qu’extraverti. J’aime la solitude. »

Mais il ne faut pas se fier aux apparences, il y a bien plus en dessous, assure celui qui se sent parfois encore juger par son image.

À l’ère des médias sociaux et des gens qui désirent plaire à tout le monde, Girard lance un sérieux avertissem­ent : il ne faut pas se mentir et offrir un emballage, car comme le veut le dicton « chassez le naturel et il reviendra au galop ».

« Tu peux mentir aux autres, mais pas à toi-même. Il faut s’accepter comme nous sommes, avec nos différence­s. Tout part de soi, explique celui qui ne veut plus nager à contre-courant. Les gens peuvent t’estimer avec tes différence­s. »

Même s’il ne soulève plus de lourdes masses en compétitio­n, Girard se dit beaucoup plus fort qu’à l’époque. Mieux outillé dans la vie, il fonce en respectant ses conviction­s. « C’est la tête qui mène les bras, pas l’inverse ! »

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PHOTO MARTIN ALARIE L’ancien homme fort Hugo Girard, hier soir, au lancement de son livre, L’iceberg, où il revient sur le chemin qu’il a parcouru au cours de sa vie.
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