Un vent de changement
Montréal perd du pouvoir Un gouvernement des banlieues
QUÉBEC | François Legault cherchera l’appui de la population pour réaliser ses engagements, que ce soit en matière de laïcité ou en éducation, mais n’entend pas céder un pouce aux lobbys.
« Il faudra avoir l’adhésion à nos changements de la plus grande partie de la population. On ne fera jamais l’unanimité. D’ailleurs, il est hors de question de reculer devant des groupes de pression ou devant les secousses, les premières petites secousses », a prévenu le nouveau premier ministre hier, après le dévoilement de son conseil des ministres.
François Legault a réitéré son engagement d’offrir des maternelles quatre ans partout à travers le Québec. Il a également promis de remettre de l’argent dans le portefeuille des familles et des retraités.
« Éric (Girard), prépare-toi, dans les prochaines heures, on va se mettre au travail pour vous annoncer des bonnes nouvelles au cours des prochaines semaines ! » a-t-il lancé à l’intention de son tout nouveau ministre des Finances.
Thème très peu présent jusqu’ici à la CAQ, François Legault s’est dit préoccupé par les défis environnementaux.
« On a bien reçu le message de la population pendant la campagne. On doit en faire plus pour lutter contre le réchauffement climatique », a-t-il glissé.
MANDAT SUR LA LAÏCITÉ
Le premier ministre caquiste a promis de ne pas reculer sur la laïcité.
« Notre gouvernement aussi a été élu avec un mandat clair sur la laïcité. On s’est engagé à interdire le port de signes religieux pour les employés de l’État en position d’autorité. On va respecter notre engagement », a insisté le premier ministre.
Pour piloter ce dossier on ne peut plus délicat, François Legault a choisi Simon Jolin-Barrette.
À titre de ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, le jeune avocat de 31 ans aura également la lourde tâche de réduire les seuils d’immigration et de défendre les fameux tests que la CAQ compte imposer aux nouveaux arrivants.
Plus encore, le député de Borduas sera le chef d’orchestre du calendrier législatif, à titre de leader parlementaire du gouvernement.
Le nouveau ministre Jolin-Barrette a tenu d’emblée à préciser son mandat.
« Ce sont trois dossiers que je traite séparément, et effectivement, il n’y a aucun lien entre la laïcité et l’immigration », a-t-il dit, quelques minutes après son assermentation.
Le premier ministre caquiste a dévoilé jeudi un conseil des ministres paritaire de 26 membres qui n’ont jamais gouverné, à l’exception de François Legault lui-même et de l’ex-libérale Marguerite Blais.
Geneviève Guilbault est nommée vice-première ministre. L’élue de Louis-Hébert à Québec chapeautera également le ministère de la Sécurité publique et sera responsable de la région de la Capitale-Nationale.
Chantale Rouleau est la seule élue de Montréal du cabinet Legault, qui est largement représenté par les banlieues de la métropole.
L’ex-mairesse épaulera le vétéran François Bonnardel aux Transports à titre de ministre déléguée et ministre responsable de Montréal. Pas moins de 16 ministres de la CAQ proviennent du 450.
SANTÉ ET ÉDUCATION
Parlementaire efficace dans l’opposition, Jean-François Roberge dirigera le ministère de l’Éducation.
Enseignant de formation, M. Roberge pourra compter sur la triple médaillée olympique Isabelle Charest comme ministre déléguée à l’Éducation.
La gestionnaire Danielle Mc Cann obtient le ministère de la Santé.
De gros défis attendent la gestionnaire d’expérience, comme les négociations avec les médecins spécialistes, qui s’annoncent ardues. La CAQ a promis de geler leur salaire dès son arrivée au pouvoir.