Un bébé pressé naît dans un taxi
Le trajet entre la maison et l’hôpital à Laval devait prendre une quinzaine de minutes seulement
Une mère de Laval n’a jamais été en mesure de se rendre à l’hôpital mercredi pour donner naissance à son fils, plutôt pressé de voir le jour. Tellement, qu’il est venu au monde dans un taxi sur l’autoroute.
« J’allais prendre ma voiture pour me rendre [à l’hôpital], mais j’avais trop mal pour conduire. Mon mari était coincé dans la circulation et il m’a dit de prendre un taxi. Je ne pensais jamais que le bébé arriverait si vite », relate Alfa Mathlouthi, l’heureuse maman, dans sa chambre de la Cité-de-la-Santé, à Laval.
Le petit Mohamed Rayen Jemaï dormait paisiblement dans son berceau à côté d’elle lorsque Le Journal l’a rencontrée.
De sa résidence sur le boulevard de Normandie au centre hospitalier lavallois, il n’y a qu’une quinzaine de kilomètres à parcourir. Son accouchement n’était prévu que dimanche.
EMBOUTEILLAGE
« Ça n’arrive qu’une fois dans une vie », lâche Michel Kamar, le dévoué chauffeur de Coop Taxi Laval qui a bravé la circulation infernale sur l’autoroute 440 un peu après 16 h mercredi.
Moins de trois minutes après avoir pris sa passagère, il a constaté qu’elle était en grandes douleurs.
« Elle criait en arrière. Je ne savais pas ce qu’elle avait, mais je sentais que c’était ça [l’accouchement]. Je paniquais un peu », rigole-t-il maintenant.
« Le bébé est arrivé vite, vite, vite. Je ne sais pas ce que j’ai fait. Il est juste sorti », raconte la mère de trois enfants.
À la hauteur du centre commercial Carrefour Laval, le chauffeur a entendu le premier pleur de Mohamed pendant qu’il était au téléphone pour obtenir de l’aide.
« Je l’ai emmitouflé avec mes vêtements, poursuit la maman de 39 ans. Mon mari Ayoub [Jemaï] n’y croit pas encore. Tout s’est tellement bien passé. »
12 MINUTES
M. Kamar s’est rendu directement à l’urgence, en circulant sur l’accotement de l’autoroute. La dame a été immédiatement prise en charge par le personnel de l’hôpital.
Il s’est écoulé exactement 12 minutes entre la commande du taxi avec l’application mobile de l’entreprise et son arrivée à destination.
« Elle a vraiment été courageuse. Elle a accouché toute seule », mentionne le chauffeur d’une Toyota Camry hybride.
Mme Mathlouthi et son bambin sont en bonne santé et devraient quitter l’hôpital aujourd’hui, beaucoup plus calmement qu’à leur admission.
Et pas question de payer pour la course ou le nettoyage du taxi. Les frais sont offerts par le président de l’entreprise, Georges Tannous.
« On est fiers qu’elle nous ait fait confiance. La rapidité du service fut exemplaire », se réjouit-il.