Le Journal de Montreal

Le tueur voulait se venger de ses camarades de classe

Le jeune homme, qui a tué 20 personnes mercredi, se disait humilié à l’école

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KERTCH | (AFP) Des proches du tueur du collège de Kertch en Crimée, qui a tué 20 personnes avant de se suicider, ont dressé jeudi le portrait d’un jeune homme « passionné d’armes » voulant se venger de ses camarades, Vladimir Poutine préférant de son côté blâmer la « mondialisa­tion ».

Selon M. Poutine, cette tragédie est « le résultat de la mondialisa­tion » et des « réseaux sociaux et d’internet », qui ont selon lui permis l’importatio­n en Russie du phénomène des tueries de masse en provenance des États-Unis.

« Nous ne créons pas le bon contenu pour les jeunes. Cela mène à des tragédies dans ce genre », a-t-il déclaré jeudi, alors que les autorités russes ont renforcé ces dernières années leur tour de vis sur l’internet.

Ces déclaratio­ns intervienn­ent au moment où les enquêteurs russes tentent de comprendre ce qui a poussé Vladislav Rosliakov, 18 ans, à commettre la pire tuerie en milieu scolaire de l’histoire de la Russie, que la presse a qualifiée de « Columbine russe ».

QUARANTE BLESSÉS

Ce matin, une cérémonie d’hommage aux victimes et un office religieux sont prévus sur la place centrale de Kertch.

L’attaque a fait également une quarantain­e de blessés, dont certains sont toujours dans un « état très grave », selon le ministère russe de la Santé.

L’ex-petite amie du tueur, interrogée par la chaîne de télévision RT, a expliqué sous couvert d’anonymat que le jeune homme disait « ne plus faire confiance aux gens depuis que des personnes dans sa classe avaient commencé à l’humilier parce qu’il n’était pas comme les autres ».

« Vladislav me disait tout le temps qu’il se disputait souvent avec son entourage », a-t-elle dit, affirmant qu’il « ne voulait plus vivre » et entendait se venger des humiliatio­ns subies.

ASOCIAL

Selon elle, Vladislav Rosliakov était passionné de tir et « aimait différents types d’armes ». Selon les médias, le jeune homme a grandi dans une famille assez pauvre : son père, handicapé, ne vivait pas avec sa mère, qui travaille dans une clinique médicale et serait membre des Témoins de Jéhovah, une organisati­on interdite en Russie.

Selon les enquêteurs, le tueur, qui était armé d’un fusil et avait apporté deux bombes artisanale­s, fabriquait chez lui des engins explosifs et s’en vantait auprès de son entourage.

Une voisine a décrit un garçon « asocial, qui ne parlait avec personne et n’avait pas d’amis ».

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