Des abuseurs à l’ONU
Maxime Bernier ne porte pas l’ONU dans son coeur. « Une farce inutile », a-t-il tweeté récemment. Selon lui, le Canada ne devrait pas se fendre en quatre pour siéger au Conseil de sécurité. « Il faut arrêter de prétendre que cette bureaucratie internationale corrompue est crédible. »
Difficile de ne pas lui donner raison, mais même Hillel Neuer, le Montréalais d’origine qui dirige UN Watch, une ONG de surveillance, croit que l’organisation demeure indispensable, mais que des réformes s’imposent.
En 2017, le Canada a contribué pour 73,6 M$ au fonctionnement de l’ONU.
En fait, l’ONU ne peut être ni pire ni meilleure que les pays qui la composent. Or, la majorité des 193 pays membres ne sont ni de vraies démocraties, ni exemplaires en matière de droits de la personne.
Seulement dix pays du Conseil des droits de l’homme sur 47 respectent pleinement les droits de la personne, notamment la Suisse, l’Australie et le Royaume-Uni.
LES CANCRES
Les 37 autres pays incluent l’Arabie saoudite, le Pakistan, l’Iraq, Cuba et la Chine. Élus récemment, les Philippines, où 5000 toxicomanes et petits revendeurs ont été abattus dans les rues par les policiers depuis juin 2016 sur ordre du président Duterte et l’Érythrée, un des pires endroits sur terre pour les droits de la personne.
Au moment où l’Arabie saoudite est soupçonnée d’avoir torturé et dépecé vivant le journaliste Jamal Khashoggi à son consulat d’Istanbul, sur ordres allégués du tout-puissant prince héritier, j’aimerais qu’on m’explique pourquoi ce pays préside aussi le comité du Conseil qui nomme les « rapporteurs », les experts qui enquêtent sur les violations.
S’il arrive que le Canada reçoive de mauvaises notes en matière de droits de la personne, sachez que nos « juges » sont majoritairement des abuseurs.
Comment s’étonner que les ÉtatsUnis aient décidé cette année de quitter le Conseil ?
Dire que la gauche était scandalisée. Communicatrice, journaliste et chroniqueuse