Le trio économique à la sauce caquiste
Éric Girard aux Finances, Pierre Fitzgibbon à l’Économie et Christian Dubé au Trésor. Voilà le trio économique sur lequel François Legault mise pour « Maintenant » mettre en application son ambitieux cadre financier visant à « Faire plus. Faire mieux », rien de moins.
Il faut savoir que les engagements électoraux du nouveau gouvernement Legault s’élèveront à 2,7 milliards $ en 2022-23, année où ils seront pleinement accomplis. Et par surcroît, le gouvernement caquiste s’est engagé à financer ses engagements à l’intérieur de l’actuelle enveloppe budgétaire !
Il est là le tour de force qu’auront à accomplir ces trois grosses pointures de la haute finance.
GIRARD, EX-TRÉSORIER DE LA BANQUE NATIONALE
Le nouveau ministre des Finances, Éric Girard, ne pourra pas faire comme ses prédécesseurs qui, dès leur arrivée en poste, se trouvaient des excuses pour ne pas réaliser les promesses électorales, et ce en raison, disaient-ils systématiquement, du piètre état des finances publiques.
Pour la première fois de l’histoire électorale, tous les partis disposaient de la même information sur l’état des finances publiques, grâce au Rapport préélectoral de la vérificatrice générale. Comme le précédent gouvernement Couillard a déclaré d’énormes surplus budgétaires au fil des trois dernières années, le ministre Girard dispose aujourd’hui d’une bonne marge de manoeuvre financière.
Hâte de voir s’il réussira dès son premier budget à enclencher la coûteuse série de promesses électorales : réduction des taux de taxe scolaire, bonification de l’allocation familiale, élimination de la contribution additionnelle pour la garde d’enfants, amélioration des services de maintien à domicile, hausse de l’aide financière pour les proches aidants et les parents d’enfants lourdement handicapés, création de la prématernelle 4 ans, etc.
FITZGIBBON, EX-ASSOCIÉ PARTENAIRES WALTER CAPITAL
La barre est haute pour le nouveau ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon. Pour financer en partie le coût des engagements électoraux, la CAQ s’est vantée de pouvoir accélérer la croissance économique de 0,5 % de plus par année que la croissance prévue pour les deux dernières années du mandat.
Son défi ? Comme on prévoit déjà une croissance de 3 % pour l’année 2022, réussir à la grimper à 4 % nécessitera de solides mesures de stimulation économique. Son autre défi ? Le gouvernement Legault compte sur Investissement Québec, qui relève de l’Économie, pour assurer la sauvegarde de nos sièges sociaux et ainsi mieux protéger nos fleurons contre les prédateurs étrangers.
DUBÉ, EX-PREMIER VICE-PRÉSIDENT DE LA CAISSE
C’est à Christian Dubé, président du Conseil du trésor, que revient la lourde tâche de dégager une éventuelle marge budgétaire de 1,5 milliard (sur une pleine année) pour financer les promesses électorales.
Comment s’y prendra-t-il ? En mettant en place des « mesures d’optimisation des dépenses » du gouvernement. Cela comprend : une économie de 8 % des dépenses en TI (technologies de l’information), une économie de 10 % des coûts d’approvisionnement, une réduction à terme de 1 % des effectifs de la fonction publique, une réévaluation des programmes en vue de réduire les dépenses consolidées de 0,3 %.
De plus, le ministre Dubé va revoir la rémunération des médecins spécialistes qui bénéficieraient, selon la CAQ, d’une rémunération versée en trop de 1 milliard $ par an.