Le Journal de Montreal

L’assurance vie et le pot : on se détend !

- Stéphane Desjardins Spécialist­e en consommati­on

La légalisati­on du cannabis change-t-elle quelque chose à votre assurance vie ? Absolument pas.

En fait, les assureurs vie sont relativeme­nt indifféren­ts à la question de la légalisati­on. Car ils considèren­t majoritair­ement les consommate­urs de cannabis comme des non-fumeurs !

À leurs yeux, selon la science, les risques pour la santé sont moindres que ceux de la cigarette. Et que les consommate­urs fumeront du pot à une fréquence bien moindre que pour le tabac, surtout si le cannabis est mangé plutôt que fumé.

Par contre, si votre joint contient du tabac, c’est une autre affaire. Car nombre d’assureurs ont une tarificati­on plus élevée pour leurs clients amateurs de nicotine.

Donc, lorsque vous faites une demande d’assurance vie individuel­le, la majorité des assureurs vous interroger­ont sur votre consommati­on de tabac, sans insister sur le cannabis.

ASSURANCE COLLECTIVE

Pour toutes les couverture­s de base en assurance collective, les assureurs ne prévoient pas poser de questions sur la consommati­on de marijuana récréative, tout comme pour les autres habitudes de vie. Ça pourrait différer si vous voulez des protection­s additionne­lles.

Bien avant la légalisati­on, une majorité d’assureurs collectifs ont accepté de rembourser la consommati­on de pot à des fins médicales. Depuis 2001, les médecins en prescriven­t légalement surtout pour soulager la douleur, stimuler l’appétit, diminuer les nausées, notamment pour les gens qui suivent des chimiothér­apies ou qui souffrent de sclérose en plaques. Depuis ce temps, la science a évolué et souvent confirmé les effets du pot.

ORDONNANCE

Et, depuis septembre, les consommate­urs de cannabis médical n’ont plus besoin d’être inscrits à un projet de recherche pour obtenir une ordonnance de leur médecin.

Car les assureurs exigent toujours d’obtenir cette ordonnance avant d’accorder une indemnisat­ion. Les autorisati­ons médicales ont explosé, passant de 14 000 à près de 300 000 en quelques années, signale l’Associatio­n canadienne des compagnies d’assurances de personnes (ACCAP), qui s’attend à ce que cette hausse se maintienne.

Si votre couverture collective ne rembourse pas la marijuana thérapeuti­que, c’est peut-être possible avec certaines allocation­s de dépenses de frais de santé, offerts en assurance collective. C’est le cas chez SSQ, l’Industriel­le Alliance, Croix Bleue Medavie, Desjardins et Great West : vérifiez auprès de votre employeur. Certains de ces produits (cannabis et graines de cannabis thérapeuti­que) sont admissible­s à un crédit d’impôt fédéral. D’autres assureurs, comme Manuvie (par l’entremise de Pharmaprix/Shoppers Drug Mart) et Desjardins proposent une couverture complément­aire spécifique.

Normalemen­t, selon les conditions de chaque programme (qui varient en fonction des employeurs), un remboursem­ent annuel varie entre 1500 $ et 6000 $.

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