Trois décennies d’expositions
Le Musée de la civilisation de Québec célèbre aujourd’hui ses 30 ans
Le 19 octobre 1988, un musée avant-gardiste, gardien de la mémoire de notre société, était inauguré dans le Vieux-Québec. Trente ans plus tard, le Musée de la civilisation continue de révolutionner le monde de la muséologie.
Des 60 000 objets de sa collection au départ, le Musée de la civilisation en compte aujourd’hui plus de 225 000. Des objets qui ont servi à bâtir quelque 500 expositions, vues par 19 millions de visiteurs.
« L’ouverture du Musée de la civilisation, ça a été plus qu’un événement, ça a été une révolution. On ne soupçonnait pas à l’époque à quel point on allait marquer l’histoire. Il a transformé le rôle des musées traditionnels, il a marqué un jalon dans l’histoire de la muséologie, au Québec, au Canada, mais même dans le monde. D’autres musées s’inspirent de nous », soutient l’actuel directeur général, Stéphan La Roche.
Il se souvient d’ailleurs très bien de l’ouverture, il y a 30 ans, jour pour jour : il était guide dans l’une des toutes premières expositions, consacrée à l’électricité.
Contrairement aux musées traditionnels, le Musée de la civilisation a été le premier à avoir une telle approche dans la manière de présenter les objets. Une approche thématique universelle et interdisciplinaire, audacieuse, dans le but de raconter une histoire et illustrer l’évolution humaine.
LES PREMIERS ENJEUX
Pas moins de dix expositions ont été inaugurées en 1988, dont Mémoires, une exposition permanente sur l’histoire du Québec qui est restée en place durant une vingtaine d’années. Toundra Taïka mettait en parallèle les paysages des Grands Nord, comme ceux de la Russie et du Canada, par exemple.
La plus marquante a sans doute été Souffrir pour être belle, qui déjà évoquait un sujet de société qui fait encore jaser : la beauté. Valérie Laforge, spécialisée dans la conservation des textiles, avait travaillé à l’élaboration de l’exposition.
Plusieurs expositions marquantes ont témoigné au fil des ans de l’ouverture sur le monde du musée. On pense entre autres à Syrie, terre de civilisations (2000), Diamants (2001), Fascinantes momies d’Égypte (2009), Rome. De ses origines à capitale d’Italie (2011) et Ici Londres (2018).
L’identité du Québec n’a jamais été en reste. Le musée a consacré des expositions à la télévision (Téléromans, 1996), et au hockey (Fou du hockey, 1998), entre autres. À l’été 2017, une exposition d’envergure des oeuvres d’Hergé, père de Tintin, a battu un record historique avec 420 000 visiteurs en cinq mois.
UNE EXPOSITION SUR LE NUMÉRIQUE
De l’époque du multimédia à la fin des années 1980, vers l’ère numérique d’aujourd’hui, l’approche technologique a toujours fait partie du Musée de la civilisation, qui a été précurseur en la matière.
Il a été l’un des premiers musées à avoir un site web, et le premier à avoir une application sur téléphone intelligent, en 2009. Aujourd’hui, sa collection entière est numérisée et les expositions sont plus interactives que jamais.
D’ailleurs, en 2020, le Musée prépare une grande exposition sur les enjeux du numérique dans tous les aspects de la société.