UNE VILLE PARFAITE POUR DOMI
Le jeune attaquant adore jouer à Montréal, où le hockey est une véritable religion
Même s’il a grandi en Ontario, Tie Domi idolâtrait Guy Lafleur et son coeur battait pour la grande dynastie du Canadien des années 1970. Max Domi avait pour idole Mats Sundin et il rêvait de l’uniforme des Maple Leafs, la principale équipe de son père dans la LNH.
Aujourd’hui, Max Domi porte le chandail du CH sur ses épaules et Tie encourage l’équipe qu’il avait appris à détester à ses jours avec les Leafs.
« C’est étrange, mais j’étais très émotif la première fois qu’il a porté le chandail du Canadien, a raconté Tie pendant que son fils de 23 ans sautait sur la glace pour un entraînement à Brossard. La première fois que je l’ai mis sur des patins, c’était au Maple Leaf Gardens. Il n’avait pas encore deux ans. J’avais mis des centaines de rondelles autour de lui. J’ai des photos de ça des hauteurs du Gardens. Il était couché sur son ventre et lançait des rondelles dans le filet. »
BUT SPÉCIAL
Plus de 20 ans plus tard, Max a décoché une première rondelle dans un filet avec l’uniforme bleu, blanc et rouge sur ses épaules. Cette fois, il l’a fait en patinant. Il a déjoué Jake Allen des Blues de St. Louis dès sa première présence sur la glace, dans un gain de 3 à 2 face aux Blues, mercredi. Tie n’a rien manqué de la scène, ayant pris place dans les gradins du Centre Bell. « Quand tu marques ton premier but avec une nouvelle équipe, c’est toujours spécial, a raconté Max. Ça le devient encore plus quand ton père est dans les gradins et que tu gagnes le match. C’était une belle soirée. »
LE TRAJET VERS LE CENTRE BELL
Depuis le début de la saison, Tie a déjà fait plusieurs allers-retours en avion entre Toronto et Montréal pour voir fiston. Avant la visite des Blues, Tie a reconduit Max à l’aréna, comme il l’a fait des milliers de fois au cours des années.
« Je n’ai pas parlé en voiture, mais je lui ai dit bonne chance à la fin, a souligné l’ancien homme fort. Je lui rappelais qu’il jouerait contre une équipe de vétérans et de bons centres. Il a marqué à sa première présence. J’imagine que je devrai maintenant le reconduire pour tous ses matchs à Montréal. »
Max avait une version légèrement différente de cette histoire.
« Premièrement, j’ai reconduit mon père vers le Centre Bell et il a fini par conduire pour stationner la voiture, a précisé le numéro 13 du CH. Il a parlé tout le long du trajet, mais c’était pratiquement un bruit de fond. Il me répétait de m’assurer de faire de courtes présences et de jouer avec intensité.
Durant les cinq premières minutes, il n’a pas parlé beaucoup, pendant les cinq dernières minutes du trajet, c’était la même cassette que j’entends depuis ma jeunesse, a-t-il continué. J’ai parfois le sentiment qu’il se prépare lui aussi pour le match. Ça lui rappelle des souvenirs. Il me disait aussi de gagner mes mises en jeu contre une équipe de vétérans. Il ne dit jamais des choses différentes des entraîneurs, il a toujours des messages positifs. Mais je l’entends depuis toujours ! »
MARCHÉ DE HOCKEY
Échangé des Coyotes de l’Arizona le 15 juin dernier contre Alex Galchenyuk, Domi a dit dès le départ qu’il se sentirait bien dans un environnement où le hockey représente une religion. Maintenant qu’il a mieux découvert la bête montréalaise, il n’a pas changé d’idée.
« MAX EST DANS UNE VRAIE ÉQUIPE ET DANS UN VRAI MARCHÉ » – Tie Domi
« J’aime ça, a-t-il répliqué avec le sourire. Je savais à quoi m’attendre en débarquant dans une ville comme Montréal. Mais il n’y a rien de mieux que la victoire pour être heureux dans un marché comme ici. Je carbure à cette pression. Je vois ça d’un angle positif, ça me force à me défoncer. J’ai rêvé toute ma vie de jouer dans un marché comme Montréal. »
Aux yeux de son père, Max était fait pour jouer dans une grande ville de hockey.
« Il était mon enfant à Toronto. Il était sur la patinoire au Maple Leaf Gardens et les caméras étaient sur lui. Il était toujours ce jeune qui aimait jouer et qui aimait être entouré. Il n’aime pas la défaite et c’était dur pour lui en Arizona. C’est un nouveau départ [à Montréal] pour lui.
Il a aussi appris que le hockey est une business, a poursuivi Tie. Quand t’as des joueurs dans l’équipe en Arizona comme Pronger, Datsyuk et maintenant Hossa pour atteindre le plancher salarial... Il ne comprenait pas ce genre de truc. Il était encore bien jeune. Personne ne choisit où il se fait repêcher, où il joue, où il se fait échanger… Il comprend maintenant, il est dans une vraie équipe et dans un vrai marché. »
En date d’aujourd’hui, les Coyotes ont les salaires de Marian Hossa et Dave Bolland dans leur masse salariale afin d’atteindre plus facilement le plancher de 58,8 millions.