Le Journal de Montreal

Un ex-champion olympique a été sommé de se taire

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SYDNEY | (AFP) L’ancien champion olympique du 400 m haies Edwin Moses, devenu président du conseil d’administra­tion de l’Agence américaine antidopage, a raconté hier comment les instances de l’Agence mondiale antidopage (AMA) lui avaient ordonné de « se taire » lors d’une récente réunion et a déploré « l’atmosphère hostile » qui règne au sein de l’organisati­on.

Ces propos, publiés dans une tribune du Sydney Morning Herald, suivent ceux de Beckie Scott, présidente du comité des athlètes de l’AMA, qui a également affirmé avoir été « intimidée » par des cadres de l’instance quand elle s’était opposée à la réhabilita­tion de l’agence russe antidopage Rusada.

« Malheureus­ement, Scott n’est pas la seule à avoir été attaquée pour sa volonté de faire le ménage », a écrit Moses, président du conseil d’administra­tion de l’USADA.

CRITIQUES

« En mai, à la dernière réunion du conseil de l’AMA, plusieurs personnes m’ont ordonné brutalemen­t de ne pas parler. On m’a dit de me taire », a ajouté le double champion olympique du 400 m haies, qui est également physicien et considéré comme l’un des pionniers de la lutte contre le dopage.

Scott, une ancienne championne canadienne de skicross, a démissionn­é le mois dernier de la commission qui avait recommandé la levée de la suspension contre Rusada, suspendue en 2015 après les révélation­s d’un système de dopage institutio­nnel. Cette décision avait été largement critiquée par de nombreux athlètes et d’autres agences nationales antidopage.

« Cela pourrait paraître insultant si ce n’était surtout déroutant : pourquoi des personnes qui prétendent représente­r un sport propre essayent-elles de museler les interventi­ons d’autres personnes avec lesquelles elles sont en désaccord ? », a ajouté Moses.

L’AMA NIE

Selon lui, une « atmosphère hostile » est en train de « devenir la norme dans le monde de l’antidopage ».

L’AMA n’a pas pu être jointe dans l’immédiat, mais a nié dans un communiqué à la BBC avoir demandé le silence du double champion olympique. « Personne n’a demandé à M. Moses ni à personne d’autre de “se taire” lors de la réunion du conseil en mai. Si cela avait été le cas, cela aurait été rapporté par les médias présents dans la salle », a affirmé l’instance.

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EDWIN MOSES Président du C.A. de l’USADA

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