Le Journal de Montreal

LAJOIE RÊVE ÉVEILLÉ

Sept points en six matchs, il n’a jamais imaginé un tel départ dans la LNH

- Jean-François Chaumont JFChaumont­JDM Né à Québec, Lajoie a grandi à Calgary où sa famille s’y est installée alors qu’il était âgé de sept ans. Il n’a toutefois rien perdu de son français.

OTTAWA | Maxime Lajoie ne terminera pas sa saison recrue dans la LNH avec des statistiqu­es dignes de l’époque de Bobby Orr ou de Paul Coffey. Il est le premier à se pincer pour s’assurer qu’il ne vit pas simplement un rêve.

À ses premiers pas avec les Sénateurs d’Ottawa, Lajoie connaît un départ fulgurant avec sept points (4 buts, 3 passes) à ses six premières rencontres. Il a aussi la confiance de Guy Boucher avec un temps de jeu moyen de 20 min 28 s

« C’est pas mal excitant, a raconté Lajoie à sa sortie d’un entraîneme­nt au Centre Canadian Tire. C’est dur d’y croire, même pour moi. Je n’aurais jamais imaginé un tel début dans la LNH. C’est vraiment le fun. »

Lajoie, un modeste choix de 5e tour (133e au total) au repêchage de 2016, ne se destinait pas à un rôle offensif dans le circuit Bettman. À sa première saison, l’an dernier, dans la Ligue américaine, il n’avait récolté que 15 points (1 but, 14 passes) en 56 matchs avec les Senators de Belleville.

« C’est un peu dur à croire, surtout avec mes chiffres de l’an dernier à Belleville, a-t-il raconté. J’imagine que cette année, je me retrouve souvent à la bonne place et au bon moment. J’ai du plaisir à jouer avec cette équipe. Nous pouvons faire des jeux et supporter l’attaque. Les défenseurs n’hésitent pas à sauter en territoire adverse.

« L’an dernier, je voulais continuer à m’améliorer défensivem­ent et je devais m’habituer à jouer contre de gros joueurs qui sont plus rapides, a-t-il poursuivi. Je n’ai pas reçu un rôle offensif la saison dernière dans la Ligue américaine. Après la moitié de l’année, j’ai fait quelques présences en supériorit­é numérique. »

Avant de faire le saut chez les pros la saison dernière, Lajoie avait montré des signes d’un potentiel offensif pour un défenseur avec des saisons de 41,37 et 42 points en respective­ment 72, 62 et 68 matchs à ses trois saisons avec les Broncos de Swift Current dans la Ligue junior de l’Ouest.

DANS LE MOULE DE BOUCHER

Si Lajoie représente une trouvaille pour le commun des mortels, Guy Boucher refuse de le décrire ainsi.

« Ce n’est pas surprenant, a dit Boucher. Son nombre de points peut surprendre certains individus, mais quand tu regardes son jeu, j’ai vu il y a deux ans que c’était un gars qui serait capable de jouer de cette façon-là. Te dire que ça arriverait maintenant, ça aurait pris un devin pour le savoir. Mais dire qu’un jour il aurait été capable de faire ça, j’aurais pu te le dire. Ça fait deux ans que je suis un grand fan de ce joueur-là. Qu’il arrive là ne me surprend pas, mais qu’il arrive là si vite, il faut être franc, c’est plus vite que prévu. »

Thomas Chabot a également eu de très bons mots pour son coéquipier à la ligne bleue.

« Quand on le regarde, c’est le défenseur typique qu’on voit maintenant dans la LNH, a mentionné Chabot. Il a extrêmemen­t de talent et d’habiletés. Il a un bon lancer et il est toujours au bon endroit. C’est bon pour notre équipe. On est content de l’avoir avec nous autres, en espérant que ça continue pour lui. »

Lajoie a marqué son premier but dans la LNH à son premier match. C’était le 4 octobre dernier contre les Blackhawks de Chicago.

Après son but, les caméras de télévision ont capté une image poignante de son père et sa mère, Michel et Sylvie, qui pleuraient de joie dans les gradins.

« Oui, j’ai fait pleurer mon père, a-t-il répliqué. Il avait aussi pleuré la semaine auparavant quand je lui ai dit que je faisais l’équipe à Ottawa. Je ne le vois pas pleurer souvent. C’était spécial. »

CONVAINCRE SES PROPRES AMIS

D’une belle humilité, Lajoie a fait une petite confession.

« Je ne me serais pas choisi dans un pool, c’est certain, a-t-il admis avec le sourire. J’ai vu qu’il y a des gens qui commencent à me choisir dans des pools. J’ai maintenant plus de pression pour continuer à produire. C’est pas mal drôle. Même mes amis qui font des pools commencent à me repêcher dans leur pool. Ils ne l’avaient pas fait en début de saison. On parle de bons chums ! »

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