Condamnation du meurtre du journaliste
La crise diplomatique entre Ottawa et Riyad reprend
OTTAWA | (Agence QMI) Plus de deux mois après le refroidissement des relations entre le Canada et l’Arabie saoudite à la suite d’un micromessage de la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, celle-ci a de nouveau condamné Riyad, hier, cette fois relativement au meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi.
Réfugié aux États-Unis, où il écrivait régulièrement dans le Washington Post, Jamal Khashoggi a été tué au consulat d’Arabie saoudite à Istanbul, en Turquie, un meurtre qu’a reconnu l’Arabie saoudite hier, 17 jours après sa disparition.
BAGARRE MORTELLE
« Les discussions qui ont eu lieu entre lui et les personnes qui l’ont reçu au consulat ont débouché sur une bagarre et sur une rixe à coups de poing [...], ce qui a conduit à sa mort », a indiqué hier le procureur général Saoud al-Mojeb, par communiqué.
Le Canada n’a pas tardé à réagir, en dénonçant les agissements de l’Arabie saoudite dans ce dossier.
« Le Canada condamne le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, que le Royaume d’Arabie saoudite a confirmé avoir eu lieu dans son consulat à Istanbul. Les explications données à ce jour ne sont pas cohérentes ni crédibles », a indiqué Mme Freeland dans une déclaration transmise hier soir.
RÉPONDRE DE LEURS ACTES
« Les responsables de ce meurtre doivent répondre de leurs actes et faire face à la justice », a-t-elle poursuivi.
Le 2 août dernier, sur Twitter, Chrystia Freeland avait écrit sur Twitter: « Très alarmée d’apprendre l’emprisonnement de Samar Badawi, la soeur de Raif Badawi, en Arabie saoudite. Le Canada appuie la famille Badawi dans cette difficile épreuve, et nous continuons de fortement appeler à la libération de Raif et Samar Badawi ». Ce micromessage avait provoqué l’ire des dirigeants de l’Arabie saoudite et déclenché une crise diplomatique qui s’est quelque peu estompée depuis, mais qui pourrait reprendre de plus belle avec la condamnation du meurtre du journaliste saoudien par le gouvernement Trudeau.