Une guerre de prix inévitable
OTTAWA | Une guerre de prix du cannabis entre le crime organisé et les vendeurs légaux sera inévitable, forçant ces derniers à baisser leurs prix pour rester compétitifs.
« Oui, on s’attend à ça [une guerre de prix]. Le marché noir va probablement ajuster ses prix, parce que c’est la première fois qu’il fait face à de la concurrence, explique le Directeur parlementaire du budget, Yves Giroux.
« On a aussi prévu que le coût de production du prix légal va sûrement baisser au fur et à mesure qu’il y a plus de producteurs homologués et que la productivité augmente. Mais s’ils refilent ou pas la baisse du coût aux consommateurs, ça reste à voir », ajoute-t-il.
Déjà, la veille de la légalisation mercredi, Le Journal révélait que la guerre de prix semblait lancée par les revendeurs illégaux.
Sur le site d’autodéclaration priceofweed.com, plusieurs consommateurs rapportaient des prix réduits à travers le Québec.
Les tarifs au gramme variaient de 3 $ à 5 $, quoique la quantité achetée par transaction n’était pas précisée.
JUSQU’À TROIS FOIS PLUS CHER
C’est donc jusqu’à trois fois moins que le prix pour 1 g de cannabis le moins cher disponible légalement en ligne au Québec.
« On l’a vu en Californie, on l’a vu au Colorado et on l’a vu en Oregon. Dès que le produit légal est devenu disponible, le marché noir était parfaitement capable d’ajuster ses prix. Ce qui est arrivé est que le marché noir a baissé ses prix considérablement, et c’est devenu une course vers le bas, et les prix ont chuté partout. C’est certainement possible que la même chose survienne au Canada », analyse Michael Amlung, professeur au département de psychiatrie à l’Université McMaster.
Même au cabinet de la ministre de la Santé fédérale, on admet s’attendre à des ajustements de prix de la part des vendeurs publics et privés légaux.
« Nous sommes confiants que les prix se stabiliseront avec le temps. Nous sommes confiants que la majorité des gens qui choisissent de consommer préféreront acheter leur cannabis légalement comme c’est aujourd’hui le cas au Colorado », a indiqué le porte-parole Thierry Bélair.