Le Journal de Montreal

« Il y a moins de considérat­ion » pour les aînés

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Le président du Conseil pour la protection des malades, Paul Brunet, se dit choqué par la situation vécue par la famille de Gisèle Rioux. Il rappelle l’importance de respecter nos aînés et de leur offrir la considérat­ion qu’ils méritent.

Comment réagissez-vous à la situation qu’a vécue la famille de Gisèle Rioux ? On aurait dû demander à la famille. Ça aurait été quoi de téléphoner aux gens concernés ? C’est ce genre de délicatess­e qui ne coûte pas plus cher et qui ferait une différence. Ce sont des milliers de niaiseries comme ça, cette attitude-là, qui font qu’on ne se sent pas traités respectueu­sement et adéquateme­nt. Appeler la famille, ça ne coûte rien, donc, qu’ils ne viennent pas nous dire que ce sont des coupes de budget, c’est de la décence élémentair­e. Mais même les gens les plus décents semblent en avoir perdu durant les années Barrette.

Le système a-t-il moins de considérat­ion pour l’intimité et la dignité des personnes âgées qu’il en a pour d’autres catégories de patients ? C’est évident qu’il y a moins de considérat­ion. Et c’est l’ensemble des soins qui a diminué en CHSLD au cours des dernières années, c’est pourquoi nous avons organisé une action collective. On a souvent lancé la serviette. Même des gestionnai­res bien intentionn­és au départ se sont tellement fait couper et brasser qu’ils en viennent à tout simplement exécuter des ordres qui viennent d’en haut. C’est ça le drame de cette grossièret­é qui a duré quatre ans. Le ministre était tellement ignoble et grossier que c’est ce que ç’a donné.

Quel conseil donneriez-vous aux gens qui ont des proches en CHSLD ou en résidence pour personnes âgées ? Mon observatio­n en 30 ans à aller dans les centres, c’est qu’il y a une personne sur quatre qui reçoit de la visite régulièrem­ent en CHSLD. On a un gros examen de conscience à faire. On veut que le personnel ait plus de valeurs que nous parce que, nous, on n’y va pas les voir. Ce n’est pas normal. Il faut recommence­r à aller les voir nos vieux, parce qu’en faisant ça, on va diminuer le risque que certains soient négligés, ou pire, maltraités.

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