Sauvé par l’intervention rapide de ses entraîneurs
Un homme victime d’un AVC durant un cours de boxe ne gardera aucune séquelle
QUÉBEC | Un miraculé ne gardera aucune séquelle d’un grave AVC survenu en plein cours de boxe à l’Empire Académie de Québec. C’est la réaction rapide de son coach, un infirmier de profession, de l’entraîneur François Duguay et du boxeur professionnel Sébastien Bouchard qui a permis de le sauver.
Patrick Hallé n’a presque aucun souvenir de son cours de boxe du 14 août, son deuxième à peine à l’Empire Académie.
Au tout début de la séance d’entraînement, alors qu’il faisait de la corde à sauter, l’homme de 48 ans s’est mis à tituber.
C’est son entraîneur Kevin Bourdages qui l’a rattrapé avant qu’il ne tombe tête première sur le béton.
« J’ai tout de suite compris que c’était un AVC (accident vasculaire cérébral) », raconte le coach, infirmier à l’urgence de profession.
« Tous les signes étaient là. Il était incapable de sourire, de parler, de lever ses bras. Ses pupilles étaient dilatées et il bavait », se souvient avec stupeur M. Bourdages.
Tout s’est alors mis à débouler très vite pour l’apprenti boxeur. Entouré de plusieurs personnes, il ne comprenait pas trop ce qui lui arrivait.
« Tout ce que je me rappelle, c’est que j’essayais de lever mon bras droit et que rien ne bougeait. J’ai réalisé que mes quatre membres étaient paralysés », raconte M. Hallé.
COMME UN BOXEUR MIS K.O.
« Il était comme un boxeur qui vient de se faire mettre K.O. et qui prend le compte. Il essayait de se relever, et c’est un solide gaillard, mais fallait qu’on le garde au sol », se rappelle François Duguay, qui n’avait jamais vécu une situation du genre au cours de sa carrière, pendant laquelle il a côtoyé des boxeurs comme Lucian Bute, Éric Lucas et Jean Pascal.
Malgré la gravité de l’événement, l’intervention s’est très bien déroulée.
Kevin Bourdages, qui en a vu d’autres durant sa carrière à l’urgence, estime que leur calme a probablement évité de lourdes séquelles au client.
« On a rapidement compris et on a appelé l’ambulance. On a réussi à le faire arriver à l’hôpital dans ce qu’on appelle la “golden hour”, l’heure critique où on peut pratiquer une thrombolyse pour enlever le caillot.»
« Une équipe de réanimation à l’hôpital n’aurait pas pu faire mieux », se félicite M. Bourdages.
Le Journal a rencontré Patrick Hallé et ses entraîneurs alors qu’il remettait les pieds pour la première fois dans le gym où sa vie a bien failli basculer à jamais. L’émotion était palpable. « Il est béni, c’est tout simplement un miracle qu’il revienne ici sur ses deux jambes, à peine deux semaines plus tard », laisse tomber Kevin Bourdages.
Même s’il ne garde que très peu de souvenirs de l’incident, Patrick Hallé en tire tout de même des leçons, lui qui a eu peur d’y laisser sa peau.
CHANCEUX
« Je me considère chanceux parce que des histoires d’horreur de gens qui restent paralysés ou qui doivent être gavés, on en entend.»
« Le mardi soir, rendu à 22 h, branché de partout sur les machines, je pensais que j’allais mourir », confie-t-il, ajoutant qu’il compte rapidement reprendre l’entraînement.
« C’était le début de mon deuxième cours. Je n’ai même pas eu la chance d’essayer mes gants ! Ce sera à moi de faire attention. Je ne serai peut-être pas champion du monde, mais je vais retrouver la forme », assure-t-il.