Vettel n’a plus rien à perdre
Partir de la première rangée est un gage de succès à Austin
AUSTIN | Sebastian Vettel est conscient que ses chances de déloger son grand rival Lewis Hamilton en tête du championnat sont très minces, mais il n’a pas l’intention de lancer la serviette.
Au contraire, le pilote allemand ne vise rien de moins que la victoire au Grand Prix des États-Unis aujourd’hui pour réduire l’écart considérable qui le sépare de son adversaire.
« Je sais ce que j’ai à faire, a indiqué Vettel, samedi. Ma tâche est colossale, mais ce n’est pas ici que je vais abandonner, quitte à prendre plus de risques que d’habitude. »
Pourtant, tout joue en sa défaveur, à commencer par la pénalité (qu’il juge totalement injuste) de trois places sur la grille de départ que les commissaires lui ont imposée vendredi pour ne pas avoir levé le pied lorsque le drapeau rouge était déployé.
Auteur du deuxième chrono le plus rapide lors de la dernière ronde des qualifications (Q3), Vettel s’élancera donc de la cinquième place lorsque les feux rouges vont s’éteindre au Circuit des Amériques, dimanche.
QUATRE VICTOIRES D’AFFILÉE
Le départ sera crucial pour Vettel qui devra se faufiler très rapidement et aussi compter sur l’aide de son coéquipier Kimi Räikkönen, mieux placé que lui sur la grille de départ. Depuis que le grand cirque de la F1 fait escale au Texas, en 2012, tous les vainqueurs, sans exception, ont occupé la première rangée au départ.
Autre obstacle pour Vettel (vainqueur ici à bord d’une Red Bull en 2013), son écurie, Ferrari, n’a jamais gagné à Austin, alors qu’Hamilton, lui, a accédé à la première marche du podium lors des quatre dernières présentations au volant d’une Mercedes.
En 2016 et 2017, le Britannique avait réalisé la position de tête avant de croiser le fil d’arrivée au premier rang.
LE TOURNANT
Vettel et Ferrari sont tous les deux à blâmer pour avoir perdu le championnat en 2018, en raison d’erreurs de part et d’autre.
Pour Vettel, sa sortie de piste très gênante à Hockenheim (sous la pluie), alors qu’il menait la course, a été le tournant dans la lutte au titre.
À l’issue du Grand Prix de Grande-Bretagne (10e étape de la saison), qu’il avait remporté deux semaines plus tôt, il s’était donné une avance de huit points en tête du classement cumulatif devant Hamilton.
Mais sa gaffe, à la course suivante, devant son public de surcroît, a ouvert la porte à son adversaire qui, malgré une 14e place sur la grille de départ, a réussi à remporter ce Grand Prix d’Allemagne et à reprendre la tête du championnat, qu’il n’a plus quittée depuis.