Le Journal de Montreal

Un tatoueur végane qui laisse sa marque

David Messervier était de passage au Festival végane de Montréal

- NADIA LEMIEUX

Parmi les milliers de personnes qui ont pris part au Festival végane de Montréal ce week-end, une dizaine en sont reparties littéralem­ent marquées à vie, après être passées sous l’aiguille d’un tatoueur végane.

Les nombreux exposants qui faisaient l’apologie du véganisme, ce mode de vie qui consiste à bannir de sa consommati­on tout produit issu des animaux, présentaie­nt hier divers produits alimentair­es, cosmétique­s ou vestimenta­ires aux festivalie­rs venus en masse au Palais des congrès.

Au milieu du brouhaha, Jonathan Gauthier, un trentenair­e venu tout droit du Saguenay pour participer à l’événement, se faisait tranquille­ment tatouer un cochon, accompagné de l’adage anglophone « Friends Not food » (des amis, pas de la nourriture), sur l’avant-bras.

« Ça fait mal, mais pas autant que ce que peuvent subir les animaux », a lancé celui qui a adopté le mode de vie végane il y a trois ans.

S’il dit « adorer » les cochons, c’est plutôt pour communique­r ses conviction­s profondes qu’il a choisi de se faire tatouer.

« C’est vraiment pour montrer que c’est pour la vie que je vais être végane. Plusieurs personnes me disent : “Tu vas finir par remanger de la viande.” Mais non ! Là, c’en est la preuve », a-t-il expliqué.

TATOUEUR VÉGANE

Végane depuis cinq ans, le tatoueur David Messervier avait réalisé des dessins spécialeme­nt pour l’événement. Moyennant 80 à 120 $, les festivalie­rs les plus aventureux ont donc pu agrémenter leur peau d’animaux de la ferme en train de gambader, de brouter ou de picorer.

« C’est de la sensibilis­ation à travers l’art, a résumé le tatoueur qui travaille au Studio Équinoxe sur le Plateau-Mont-Royal. J’ai plein de modèles différents. J’ai déjà fait des burgers au tofu et même des pots de levure nutritionn­elle en “tattoos” ! »

Aucun produit utilisé par M. Messervier dans la pratique de son métier n’a été testé sur les animaux. Si, aujourd’hui, peu de tatoueurs utilisent de l’encre qui ne correspond pas à ce critère, il précise que seuls certains choisissen­t également des nettoyants et des soins hydratants véganes.

« [Le véganisme] est un mouvement qui est très vieux, mais dans les cinq dernières années, ça a beaucoup changé. De plus en plus, le monde est conscienti­sé à utiliser des produits sans cruauté animale, tant dans les produits cosmétique­s que dans le tatouage », a-t-il mentionné.

Sa clientèle n’est pas composée que de personnes véganes, mais à force de participer à des festivals et à d’autres événements faisant la promotion du mouvement, de plus en plus d’adhérents lui font confiance lorsqu’ils veulent un tatouage.

« Je pense qu’on finit toujours par attirer une clientèle qui nous ressemble », a-t-il affirmé.

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PHOTOS AGENCE QMI, NADIA LEMIEUX Le tatoueur David Messervier, un végétalien qui n’utilise aucun produit ayant été testé sur des animaux, a réalisé une dizaine de tatouages, dont celui en mortaise, au Festival végane de Montréal.

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