Räikkönen, le trouble-fête
Un podium insuffisant pour couronner Hamilton à Austin ; Stroll classé 14e à Austin
AUSTIN | Les célébrations devront attendre pour Lewis Hamilton, dont la troisième place hier au Grand Prix des États-Unis de F1, remporté non sans surprise par Kimi Räikkönen, n’a pas été suffisante pour confirmer son cinquième titre mondial.
Mais ce n’est que partie remise pour le pilote de l’écurie Mercedes qui a tout de même réussi à devancer son seul poursuivant, Sebastian Vettel, limité à une modeste quatrième position à Austin, au Texas.
L’Allemand n’a pas aidé sa cause lorsqu’il a commis une erreur, une autre, dès le tour initial, à la suite d’un duel musclé avec Daniel Ricciardo. Après un tête à queue, il a chuté à la 15e place avant de remonter le peloton.
Pourtant parti 18e sur la grille de départ, Max Verstappen, remarquablement brillant, s’est faufilé jusqu’au deuxième rang au fil d’arrivée.
Impliqué dans un accrochage avec Fernando Alonso au premier tour, Lance Stroll, lui, a conclu son parcours à la 16e place, concédant deux tours au vainqueur. Son nom figure toutefois au 14e échelon du classement final après que les officiels eurent disqualifié Esteban Ocon (8e) et de Kevin Magnussen (9e) en soirée pour des infractions liées à une consommation illégale de carburant.
« ÇA FAISAIT LONGTEMPS »
Plus de cinq ans se sont écoulés depuis la dernière présence de Räikkönen sur la plus haute marche du podium. C’était à Melbourne en mars 2013, alors qu’il défendait les couleurs de la défunte écurie Lotus.
« Ça faisait longtemps, s’est-il exclamé. Je suis plus heureux que de finir deuxième. »
Le gagnant a profité de la pénalité imposée à son coéquipier Vettel vendredi pour venir jouer les trouble-fête. Ce qu’il a fait dès l’extinction des feux rouges quand il a surpris Hamilton, détenteur de la position de tête, pour prendre les commandes de la course à la sortie du premier virage.
« J’ai pris un bon départ, a expliqué Räikkönen, et je savais que je devais attaquer très fort pour le devancer. Par la suite, j’ai bien géré mon rythme, quoique mes pneus étaient en mauvais état vers la fin. »
LA FIN D’UNE LONGUE DISETTE
Räikkönen met ainsi fin à une longue disette de 113 courses sans victoire.
Il s’agit aussi de son premier succès chez Ferrari depuis son retour au sein de l’écurie italienne en 2014. Cette même équipe qui lui a procuré, en 2007, son seul titre en F1.
À sa sortie de voiture, Räikkönen a fait honneur à son surnom de Ice Man (l’homme de glace) quand il est sorti de sa monoplace sans trop d’émotions et en se limitant à un petit sourire moqueur.
Les deux derniers tours ont réussi à sauver une épreuve qui, jusque-là, avait pris encore une fois les allures d’un défilé du dimanche. Les trois premiers, départagés par moins de deux secondes, se sont livré une bagarre animée, quoique les rôles n’ont pas été inversés quand le drapeau à damier a été déployé.
On a bien vu Hamilton se pointer à la hauteur de Verstappen, mais le Néerlandais n’avait certes pas l’intention de se laisser intimider par un futur quintuple champion du monde.
MAUVAISE STRATÉGIE
Le Britannique a été poussé à la faute (sans gravité toutefois) dans une ultime manoeuvre pour tenter de devancer, en vain, son jeune rival au 55e des 56 tours de la course.
« Je veux féliciter Kimi, a raconté Hamilton, pour son excellent travail. »
Sans critiquer son écurie, qui l’a fait entrer à deux reprises pour changer de pneus (au lieu d’une seule fois comme Räikkönen et Verstappen), il a indiqué que la stratégie « n’avait peut-être pas été la bonne pour combler un déficit aussi important [12 secondes] dans le dernier tiers de l’épreuve ».
Détenant 70 points d'avance au classement, Hamilton n'a besoin que d'une septième place, quelque que soit le résultat de Vettel, pour être couronné au Mexique ce dimanche et pour égaler la marque de cinq titres de Juan Manuel Fangio.
LE PLUS ÂGÉ
Trop vieux pour gagner ? Räikkönen, qui a célébré ses 39 ans mercredi dernier, vient de prouver le contraire et de lancer un message à Ferrari qui lui montrera la porte à la fin de la saison. Le Finlandais, pilote le plus âgé du plateau en F1, devra en effet céder son volant au jeune espoir monégasque Charles Leclerc l’an prochain.
« Je n’en veux pas à Ferrari, a-t-il fait savoir. J’ai hâte de relever un nouveau défi chez Sauber en 2019. »