Trois fugitifs en cavale au Québec seront extradés
Un présumé meurtrier et deux accusés de viol subiront des procès aux États-Unis
Trois fugitifs qui ont fui les États-Unis et tenté de venir se réfugier au Québec devront finalement faire face à la justice américaine.
Mohammed Ben Azaza, un chauffeur Uber inculpé d’agression sexuelle en Californie, Jean Petit Nsabimana, qui fait face à la même accusation dans l’État du Maine, et Benito Orta-Ochoa, recherché pour meurtre en Floride, seront expulsés du pays à la suite de récents jugements rendus au palais de justice de Montréal.
ARRÊTÉS ICI
Leur cavale avait pris fin plus tôt cette année quand ils ont été arrêtés tour à tour en sol canadien.
Les documents judiciaires consultés par Le Journal n’expliquent pas comment le trio a pu tromper la vigilance des autorités à la frontière.
Appréhendé à Montréal en juillet dernier, Ben Azaza est le seul des trois à avoir consenti à son extradition à San Francisco, le 5 octobre dernier, devant le juge Marc-André Blanchard.
Ce chauffeur Uber de 38 ans subira un procès pour avoir agressé sexuellement une cliente de 19 ans.
Niant toute infraction, le chauffeur avait d’abord accepté de fournir un échantillon d’ADN à la police, mais il ne s’est jamais présenté à son rendez-vous.
On l’a trouvé à Montréal après qu’il eut porté plainte à la police relativement à la perte de ses papiers d’identité.
Les procureurs fédéraux ne voulaient pas qu’il soit remis en liberté, craignant qu’il se sauve dans son pays d’origine, en Tunisie, pour s’esquiver à nouveau.
FRONTIÈRE FRANCHIE
Le 9 octobre, le juge Mario Longpré a ordonné l’incarcération d’un autre accusé de viol, Jean Petit Nsabimana, en attendant son extradition dans l’État du Maine.
L’homme de 39 ans, qui résidait à South Portland, aurait agressé sexuellement et « avec force » une femme handicapée en novembre dernier.
Selon des documents judiciaires, Nsabimana, qui n’a pas de statut légal comme immigrant ou résident aux États-Unis, est parvenu à franchir la frontière après avoir ignoré une ordonnance d’un juge américain l’enjoignant à déposer son passeport et à verser une caution de 25000 $ pour rester en liberté provisoire.
Ayant laissé sa conjointe et ses enfants dans le Maine, il a vainement fait valoir sa crainte que les autorités américaines le déportent au Burundi, dans son pays d’origine.
MEURTRE SORDIDE
Quant à Benito Orta-Ochoa, qualifié d’individu « très dangereux » par les procureurs fédéraux, il était détenu à la prison de Rivière-des-Prairies depuis février.
Son arrestation en terre canadienne était survenue plus de trois ans après un meurtre sordide qu’on lui reproche dans un motel Super 8 à Orange County.
Il y aurait notamment poignardé plusieurs fois son patron, a déclaré un complice aux policiers. – Avec la collaboration d’Antoine
Lacroix et de Michaël Nguyen