Le Journal de Montreal

Le harcèlemen­t des télécoms dénoncé

Des clients floués entendus lors d’une audience

- ÉMILIE BERGERON

GATINEAU | Pratiques mensongère­s, harcèlemen­t, intimidati­on ; les critiques à l’égard des géants des télécommun­ications ont été virulentes au jour 1 des audiences du CRTC sur des pratiques de ventes.

« Ils ont tenté de m’intimider en m’incitant à payer des montants incorrects », a dénoncé Peter Derek Hughes hier devant le Conseil de la radiodiffu­sion et des télécommun­ications canadienne­s (CRTC).

Celui-ci a entendu hier plusieurs Canadiens comme M. Hughes qui s’estiment floués par les pratiques d’entreprise­s de télécommun­ications dans le cadre d’une enquête publique.

Les audiences en cours se poursuiven­t jusqu’à vendredi.

M. Hughes a raconté s’être battu pendant des mois contre Rogers au sujet de coûts chargés en trop sur des factures de téléphone et d’internet. En 2014, il soutient avoir eu jusqu’à 41 interactio­ns avec des employés de Rogers de différents niveaux.

« Même quand Rogers a admis que les factures contenaien­t des surfactura­tions, ils ont refusé de produire des factures corrigées [dans l’immédiat] », a-t-il dit.

De son côté, un vice-président du service à la clientèle de Rogers, Eric Agius, s’est excusé pour cette « expérience ».

Selon un sondage Ipsos publié par le CRTC la semaine dernière, quatre Canadiens sur 10 disent avoir été victimes de techniques de vente trompeuses.

INTOLÉRABL­E... AILLEURS

John W. Smith, qui dirige une entreprise revendant des services de communicat­ions, dit recevoir plusieurs plaintes de ses clients et partager leurs frustratio­ns contre des géants comme Bell et Cogeco.

« Certaines pratiques de vente qui ont été rapportées dans le cadre de ces audiences, si elles s’avèrent vraies, ne seraient pas tolérées dans d’autres industries », avait dit le président du CRTC, Ian Scott, en allocution d’ouverture.

« Par exemple, si vous allez dans une station-service de votre quartier, remplissez votre réservoir d’essence et le prix qu’on vous indique au moment de payer est plus élevé que celui indiqué sur la pompe, […] ce serait inacceptab­le pour les consommate­urs. »

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