La pizzeria visée par la mafia ferme ses portes
QUÉBEC | La pizzeria Fornarina ouverte depuis à peine un an à Québec ferme ses portes après de présumés pressions de la part d’un membre du clan Rizzuto .
L’enseigne du restaurant, situé sur la rue Saint-Jean, est maintenant retirée.
À l’intérieur de la pizzeria, le frigo et le présentoir étaient complètement vides lors du passage du Journal en après-midi, hier. Aucune note n’avait été laissée sur la porte. Au Registraire des entreprises, la pizzeria n’est pas en faillite, mais inactive depuis le 16 octobre.
Quelques clients déçus se sont d’ailleurs butés à des portes closes.
« C’est bien triste, c’était un restaurant bien apprécié », a affirmé un voisin, qui a requis l’anonymat.
CRIME ORGANISÉ
Située au coin de l’avenue de Salaberry, la pizzeria est identifiée par plusieurs passants comme étant celle qui a été « victime de la mafia ». Aucun commerçant ni voisin n’a voulu s’identifier hier.
Selon eux, les propriétaires de la pizzeria, deux Italiens arrivés au pays en 2017, avaient dû fermer leurs portes à quelques reprises depuis la publication du reportage de notre Bureau d’enquête, faisant état des tentatives d’extorsion de la mafia montréalaise, dont ils auraient été victimes au cours des derniers mois.
Les restaurateurs Annie Ghattas et Frederico Marcellini ont d’ailleurs porté plainte au Service de police de la Ville de Québec après avoir reçu la visite de Francesco Del Balso, un soldat de l’exparrain Vito Rizzuto.
Ce dernier aurait proposé aux commerçants de lui vendre leur pizzeria, sans quoi il y aurait des conséquences.
PAS DE RÉPONSE
L’enquête a depuis été transférée à la l’Escouade nationale de répression contre le crime organisé de la Sûreté du Québec.
De son côté, la directrice générale de la Société de développement commercial du Faubourg Saint-Jean, Marie-Noëlle Belgarde, ne connaît pas les motifs de cette fermeture. Elle n’est pas non plus en mesure de confirmer s’il s’agit d’une fermeture temporaire ou définitive.
Le couple de jeunes entrepreneurs a quitté Senigallia, en Italie, l’an dernier, pour venir s’installer à Québec. Ils n’ont toutefois pas répondu aux appels du Journal.