Le Journal de Montreal

À Price d’imiter les leaders Price doit imiter les leaders de l’équipe.

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Ce que j’aime chez le Canadien cette année, c’est que les leaders de l’équipe sont vraiment les meilleurs joueurs, et ils se défoncent tous les soirs, que ce soit les Max Domi, Jonathan Drouin, Brendan Gallagher, Tomas Tatar ou Paul Byron. J’aimerais toutefois que Carey Price les imite.

C’est vraiment le monde à l’envers, chez le Tricolore. En général, depuis 10 ans, tout dépendait de Price. Que ce soit des matchs de 20 ou 40 tirs, ça ne faisait aucune différence. Price accordait rarement plus de deux buts par match. Cette année, le Canadien connaît un certain succès, mais Price n’a pas vraiment été un facteur.

Il est plus solide techniquem­ent que l’an dernier, mais il n’a pas encore été dominant. Si on inclut les matchs préparatoi­res, il n’y a pas une seule fois où je me suis dit. « Wow ! Price a joué tout un match. » L’équipe a beau avoir une belle énergie, il devra en faire davantage.

Moralement, il est difficile de perdre un match dans lequel tu mènes par deux buts après 30 minutes de jeu, car neuf fois sur 10, tu vas gagner ces rencontres. Malheureus­ement, samedi à Ottawa, le Canadien n’a pas récolté deux points à l’étranger. Il a perdu un point et une part du blâme revient à Price.

Comme d’habitude, les hommes de Claude Julien ont amorcé le match en force. Ils se sont donné des avances de 2 à 0 et de 3 à 1 à la première période. Tout baignait dans l’huile jusqu’au milieu de la deuxième, quand Price a accordé un mauvais but à Mikkel Boedker d’un angle impossible.

Il a triché sur le jeu et il s’est fait prendre. C’est là que le match a basculé. Le Canadien a perdu son assurance et trois minutes plus tard, Matt Duchene égalait la marque 3 à 3. Ça s’est terminé en prolongati­on sur un tir imparable de Mark Stone.

DEUX ÉVIDENCES

Deux choses sont devenues évidentes dans ce match. D’abord, le Canadien n’est pas rendu au niveau où l’équipe peut se permettre de fermer les livres avec une avance de deux buts. Ça prend de la hargne pendant 60 minutes. Ensuite, Price n’a pas démontré qu’il peut fermer la porte dans les moments importants.

Le but de Boedker était un mauvais but, mais c’était surtout un mauvais but au mauvais moment. Auparavant, lorsqu’une équipe tirait de l’arrière par deux buts contre Carey Price, c’était pratiqueme­nt terminé, tellement il était intimidant. Price doit refaire sa réputation et la défaite de samedi ne l’aide pas.

LES TROIS CAREY PRICE

Le Canadien a commencé à se forger l’identité d’une équipe avec de la hargne, difficile à affronter. Jadis, l’identité du Canadien, c’était Price. Aujourd’hui, on ne sait plus trop quel Price on verra.

En fait, il y a trois Carey Price. Il y a le Price nonchalant, celui qui est passif et qui se fait battre dans la partie supérieure du filet parce qu’il tombe rapidement sur les genoux. Il y a le Price qui veut trop en faire, celui qui est trop agressif et qui se fait prendre hors position. Finalement, il y a le grand Carey Price, celui qui est imbattable, confiant et toujours juste dans ses décisions. On ne l’a pas encore vu cette année.

La bonne nouvelle, c’est qu’avec la façon dont l’équipe se comporte, il n’a pas à se mettre toute la pression sur les épaules. Il n’a pas à gagner le trophée Vézina ou le trophée Hart. Il n’a même pas à être meilleur que le gardien en face de lui. Il doit juste aider son équipe à gagner. – Propos recueillis par Gilles Moffet

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Carey Price n’a pas à gagner le trophée Hart ou le trophée Vézina. Il doit juste aider son équipe à l’emporter.

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