Le président américain fait comme si de rien n’était
Trump accuse les médias d’utiliser l’envoi des bombes pour s’attaquer à lui
AFP | Donald Trump poursuivait hier sa campagne électorale tambour battant, à 10 jours des élections de mi-mandat, sans changer de ton, après l’arrestation d’un sympathisant soupçonné d’avoir envoyé une dizaine de colis piégés à des détracteurs du président américain.
Le locataire de la Maison-Blanche a tweeté à plusieurs reprises hier pour soutenir des candidats républicains.
Le président a estimé vendredi n’avoir rien à voir avec les agissements de Cesar Sayoc. L’homme est accusé par la justice d’avoir envoyé 13 bombes artisanales à des personnalités démocrates ou anti-Trump, dont l’ancien président Barack Obama et la candidate à la présidentielle de 2016, Hillary Clinton.
Il estime n’avoir « aucune responsabilité » dans cette série noire.
« Je pense que j’ai baissé d’un ton », a-t-il encore dit à des journalistes qui l’interrogeaient sur la possibilité de modérer son discours de campagne.
Si le 45e président des États-Unis a appelé à la plus grande fermeté contre l’auteur de « ces actes terroristes » lors d’un rassemblement vendredi soir à Charlotte en Caroline du Nord, il s’en est de nouveau pris à la presse.
« CNN EST NULLE »
« On a vu un effort des médias, ces dernières heures, à utiliser ces funestes actions venant d’un individu, pour marquer des points politiques face à moi et au parti républicain », a-t-il lancé devant des partisans galvanisés.
Et ses partisans de reprendre en choeur un refrain bien connu lors de ces rassemblements de casquettes rouges: « Make America Great Again » et « CNN sucks » (CNN est nulle).
La chaîne, que M. Trump a l’habitude d’accuser régulièrement de diffuser de fausses nouvelles, a reçu deux colis suspects, adressés à l’ex-directeur des renseignements James Clapper et à l’ancien chef de la CIA John Brennan, deux critiques du président.
Cesar Sayoc a été appréhendé vendredi matin en Floride. Les colis piégés n’ont fait aucune victime, mais son arrestation a été vécue comme un soulagement, même si d’autres colis pourraient encore être en circulation, selon le FBI.
UN 14e COLIS
Un quatorzième colis suspect a été envoyé à un autre détracteur du président, le milliardaire écologiste Tom Steyer.
Sur Twitter, des partisans du président n’hésitaient pas à relayer des théories du complot, insinuant que les opposants de M. Trump pourraient même être derrière ces envois de colis suspects.
« Les républicains ont de bons chiffres dans les votes par anticipation et dans les sondages, et maintenant cette histoire de “bombe” surgit, et la dynamique ralentit », avait tweeté Donald Trump vendredi matin, avant l’arrestation du suspect.