Le Journal de Montreal

LOUISE DESCHÂTELE­TS

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Le mensonge est la pire des trahisons !

J’ai lu, avec une boule dans la gorge, le récit intitulé « Ce serait la catastroph­e si mon mari apprenait la vérité ». Que ça m’a fait mal de relire, à peu de choses près, ma propre histoire . Cette femme racontait que, après dix ans de mariage, elle avait ressenti une certaine lassitude et que, sur un simple appel du pied d’un ami, membre d’un couple qu’elle et son mari fréquentai­ent, elle avait succombé.

Cet homme et elle ont une relation épisodique dans des chambres d’hôtel et ils y trouvent chacun leur bonheur, bien qu’elle avoue ressentir une certaine honte à tromper ainsi son mari. Cette honte se double maintenant de la peur que soit découverte sa vie parallèle, car une amie l’a surprise avec l’homme en question et en a profité pour lui dire qu’elle devrait se méfier, car il s’agissait d’un coureur de jupons.

Vous lui avez trop bien répondu, Louise, en la mettant en garde, si elle continuait, de briser à jamais sa vie de couple pour cet amour de passage. Vous lui donniez d’ailleurs un paquet de bonnes raisons de ne pas continuer à prendre ce risque. Va-telle vous écouter ? Je le souhaite vivement.

La même chose m’est arrivée il y a cinq ans. Moi aussi, je commençais à m’ennuyer dans ma vie de couple, et plutôt que de travailler à remettre ce couple en forme, j’ai fait le saut, comme elle, vers un ami de mon conjoint. Je flottais quand je rentrais après chacune de nos rencontres, et mon conjoint profitait des retombées. Moi non plus je ne voulais pas me séparer. Je voulais juste prendre un peu d’air.

Ce qu’elle craint depuis qu’une amie l’a aperçue avec son amant m’est tombé dessus, moi. Mais mon amie a choisi d’aller en avertir mon conjoint au lieu de me parler à moi. Sa réaction fut terrible et brutale. Un mois plus tard, j’étais à la porte, sans espoir de retour. J’ai tout essayé pour lui faire comprendre que ce n’était qu’une erreur de parcours, mais ce fut peine perdue.

Cinq ans plus tard, je pleure encore sur mon sort tandis que mon ex file le parfait bonheur avec une fille qui lui a déjà donné un petit garçon qu’il adore. Mon amant d’alors, quant à lui, est toujours avec sa femme, car elle lui a pardonné cette erreur de parcours qu’il ne cesse de répéter avec d’autres.

« À toi “Anonyme” qui cherche une solution à ta situation je te dis : fuis cet homme au plus vite et à grandes enjambées. Il n’y a que toi qui va pâtir si l’affaire est étalée au grand jour. » Si tu savais, Louise, comme je souhaitera­is être capable de retourner en arrière pour effacer ce petit bout merdique de ma vie ! Hélas, c’est impossible. J’aimerais tellement que cette femme ne fasse pas comme moi. C’est pour ça que je t’écris tout ça, même si ça me bouleverse encore, parce que je ne me le pardonne pas ! C-A.P.

Le pire dans vos deux cas, c’est que vous avouez aimer encore vos conjoints. C’est incroyable comme l’être humain, même quand il a peur, même quand il se tient volontaire­ment au bord du précipice, a du mal à retrouver son esprit logique quand le corps s’embrase. Comme si l’intelligen­ce entrait en déliquesce­nce pour laisser toute la place à la passion.

Ni vous ni moi ne savons ce qu’elle décidera, mais nous avons, chacune à notre façon, mis de l’eau à son moulin pour que sa conscience se réveille. En ce qui vous concerne, cinq ans après les faits, il serait temps d’aborder l’étape du pardon, ne pensez-vous pas ? Mettez à profit ce que vous avez appris de cette triste histoire pour grandir et vous épanouir. C’est à ça que doivent servir les expérience­s, les mauvaises comme les bonnes.

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