Le « plus grand tueur en série » allemand de retour en cour
L’ex-infirmier aurait tué une centaine de personnes
BERLIN | (AFP) En mal de gloire et par « ennui », il a tué en masse, arbitrairement, sans aucune empathie : l’infirmier Niels Högel se flatte aujourd’hui d’être le tueur en série le plus prolifique de l’aprèsguerre en Allemagne.
Cet homme corpulent de 41 ans, dont le troisième procès débute demain, est accusé cette fois-ci d’avoir tué une centaine de personnes en leur injectant une surdose de médicament.
Depuis 2015, il est condamné à perpétuité avec une peine de sûreté de 15 ans, après avoir été reconnu responsable du décès de six patients. Il avait alors avoué une trentaine de morts supplémentaires et 60 tentatives.
A priori, il y en a beaucoup plus, la police évoquant jusqu’à 200 victimes potentielles. Selon des codétenus, il s’est luimême sacré « plus grand tueur en série de l’histoire de l’après-guerre ». Sans jamais exprimer de remords.
Pour cerner sa personnalité, le journal
Nordwest Zeitung a collecté de nombreux témoignages d’anciens professeurs ou camarades de classe. « Sympathique, serviable, amusant », sont les mots qui reviennent, « en aucun cas un marginal », selon la longue enquête de ce quotidien.
Une image qui ne colle pas avec celui qui, entre 2000 et 2005, a provoqué un arrêt cardiaque sur des dizaines de patients dans deux hôpitaux avant de tenter de les ramener à la vie, le plus souvent sans succès.
BRISER L’ENNUI
Il alla jusqu’à appeler deux apprenties infirmières — qu’il cherchait à impressionner — pour assister à une tentative de réanimation, selon des témoignages.
Ses motifs : le désir de briller et « l’ennui », selon l’acte d’accusation du Parquet.
Niels Högel « a agi par gloriole », avait dénoncé le juge en 2015, se servant des gens « comme des pions ».
« Un pauvre mec qui s’est donné les pouvoirs de Dieu », enrage au cours d’un entretien à l’AFP Christian Marbach, dont le grand-père a été tué par Niels Högel.