Trogi en Abitibi
Il préfère le festival régional à Cannes
Le réalisateur Ricardo Trogi préfère aller au Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue plutôt qu’à Cannes, un festival qui a une façon de faire « vraiment ringarde », dit-il.
Le réalisateur de la trilogie 1981, 1987 et 1991 qui raconte des anecdotes de sa jeunesse, n’aime pas quand le milieu du cinéma devient « trop hiérarchique » avec des vêtements hors de prix.
« Ils se font des soirées sur des yachts de 47 M$ parce que le film du petit gars qui a de la misère à se payer un popsicle est dont ben touchant. Ce sont de bons films, je ne remets pas ça en question, mais un festival, ça devrait être du monde qui va voir des films. Ici (en Abitibi-Témiscamingue), c’est relax », a-t-il dit en entrevue hier lors de son passage au Festival du cinéma international.
SIGNATURE TROGI
Avec sa trilogie, Trogi admet avoir trouvé une signature qui lui va bien. Il n’exclut pas d’en faire un quatrième sur son expérience à la Course destination monde en 1994-1995.
« J’aurais facilement 45 minutes de film à faire uniquement sur la fois que j’ai dû patienter trois jours pour entrer en Égypte avec une caméra. J’ai rencontré 36 personnes différentes. Et quand on m’a finalement remis la caméra, elle ne marchait même pas », se rappelle-t-il.
Dans une conférence donnée en marge du Festival, il n’hésite pas à dire que si ses films ont si bien marché (1991 a fait près de 3 M$ au box-office), c’est parce que les gens s’y reconnaissent.
« Il n’y a pas de jeune qui traque des pédophiles ou plein d’extraterrestres. Ma vie est assez average. Les gens se reconnaissent là-dedans », dit-il.
PERSÉVÉRANCE
Trogi soutient que le cinéma québécois est en santé, même si plusieurs réalisateurs ont de la difficulté à financer leur film. Pour lui, la qualité est vraiment au rendez-vous par rapport aux années 1980 ou 1990.
« C’est normal de se faire refuser des projets de temps en temps. Mais il faut persévérer », dit-il.
Bien qu’il soit très extroverti, Trogi a confié que l’étape qu’il préfère est l’écriture du scénario.
« C’est le plaisir d’inventer la bebelle qui te fait le plus triper. Quand tu arrives dans le tournage et que tu vois la scène que tu as imaginée, c’est ça qui est le fun », a-t-il ajouté.