Des horaires coupés et peu alléchants
Les éducateurs en service de garde ont souvent des horaires fractionnés de quelques heures par jour, tandis que plusieurs d’entre eux seraient en mesure d’effectuer une panoplie de tâches dans des classes où les profs ont besoin de soutien, croient plusieurs représentants.
Ils pourraient par exemple travailler à la bibliothèque, faire des surveillances de récréation, appuyer un enseignant quand un élève fait une crise, illustre Diane Miron, de l’Association québécoise de la garde scolaire.
Actuellement, les éducateurs en service de garde sont parfois appelés à travailler une vingtaine de minutes le matin puis à revenir sur l’heure du midi pour moins de deux heures.
Il leur est d’ailleurs difficile d’obtenir un poste à temps plein, plus de la moitié ayant un statut précaire. Cela pousse donc des travailleurs à délaisser les écoles.
« Quand tu n’as que 16 heures par semaine, tu es peut-être mieux de travailler 30 heures au Tim Hortons. On est rendu là », dit Stéphane Soumis, du syndicat de la CSPI.
Cette situation est absurde, car pendant ce temps, les écoles ont besoin de bras et vont même jusqu’à chercher des bénévoles, remarque Guylaine Bachand, du Syndicat de Champlain.
SURVEILLER AU LIEU D’ANIMER
Par ailleurs, les éducateurs doivent de plus en plus laisser de côté les ateliers qui sont stimulants en raison de la surcharge des groupes, constatent plusieurs représentants.
Par exemple, un éducateur a déjà dû annuler un atelier de menuiserie parce qu’il avait trop d’élèves à gérer, se souvient une technicienne de la CSDM qui préfère taire son nom pour éviter les représailles.
Trop souvent, leur rôle d’animation est réduit à celui d’un surveillant, abonde M. Soumis. Les sorties scolaires sont d’ailleurs moins fréquentes qu’avant, observe-t-il.
La CSPI se dit ouverte à explorer des façons de transformer le rôle des éducateurs.
« Mais il faut retourner la balle au ministère de l’Éducation », dit le président Miville Boudreault.
La CSDM indique que le syndicat ne l’a pas mis au courant des dépassements de ratios. Ni le ministère ni la CSP n’ont pu répondre à nos questions.