Le Journal de Montreal

Une enseignant­e change la vie d’une élève handicapée

Elle lui a adressé les encouragem­ents nécessaire­s pour qu’elle étudie à l’université

- MAGALIE LAPOINTE

GATINEAU | Une femme handicapée ne serait pas ce qu’elle est devenue sans les encouragem­ents d’une enseignant­e du secondaire qui n’a cessé de la motiver.

Mylène Viens, 24 ans, est atteinte de la dystrophie musculaire et doit se déplacer en fauteuil roulant.

À l’adolescenc­e, elle était déjà passionnée d’écriture, mais hésitait à présenter ses textes au journal étudiant.

Son enseignant­e en journalism­e en 4e et 5e du secondaire à la polyvalent­e l’Érablière de Gatineau, Marie-Claude Désilets, lui a donné des ailes avec ses encouragem­ents.

Aujourd’hui, Mme Viens est diplômée en journalism­e. Sans les mots positifs de son enseignant­e, elle est convaincue qu’elle ne se serait jamais rendue à l’université.

« J’avais confiance [en moi], mais elle m’a donné le coup de pouce qu’il fallait, la tape dans le dos au bon moment », a confié Mme Viens.

Elle publiera demain Pourquoi pas ? une autofictio­n pour contrer le jugement dans notre société, dans laquelle elle explique l’impact positif qu’a eu l’enseignant­e sur sa vie. Elle ne la nomme cependant pas dans l’ouvrage.

JOURNAL ÉTUDIANT

Un jour, Mme Désilets a mis la main sur un article que Mme Viens avait écrit et qu’un autre professeur avait refusé de publier, même s’il lui avait demandé de l’écrire.

L’enseignant avait plutôt choisi de le modifier à sa façon.

Mme Viens avait alors refusé qu’on publie son article. Elle préférait ne rien publier puisqu’elle trouvait que le prof avait tout fait pour que la personne handicapée qu’elle avait interviewé­e fasse pitié.

« Elle [Mme Désilets] l’a trouvé super bon et elle m’a demandé si elle pouvait le publier dans sa version originale. Il y en a toujours qui veulent qu’on fasse pitié en raison de notre handicap... Cette enseignant­e avait évalué l’article selon mes compétence­s et non selon mon handicap », a mentionné l’auteure.

Grâce à la publicatio­n de cet article, la femme de 24 ans a reçu le prix du meilleur texte de l’année. Ce prix est décerné par des journalist­es profession­nels de l’Outaouais. Cela a conforté sa décision d’étudier dans ce domaine.

« J’avais déjà la passion pour l’écriture. Mais elle m’a montré que ça se pouvait vraiment. Qu’on pouvait vraiment écrire comme métier », a dit Mme Viens.

SANS PITIÉ

Dans son premier livre, elle révèle qu’il était hors de question qu’elle accepte que les gens la prennent en pitié. Elle souhaite que les lecteurs s’attachent au personnage principal avant tout.

Sept ans après la fin de son secondaire, l’auteure est maintenant titulaire d’un baccalauré­at en communicat­ion avec une mineure en rédaction profession­nelle.

 ?? PHOTO COURTOISIE, VÉRONIQUE AUCLAIR RIVARD ?? Mylène Viens était très fière, le 23 octobre, de tenir enfin entre ses mains le livre qu’elle a commencé à écrire il y a six ans.
PHOTO COURTOISIE, VÉRONIQUE AUCLAIR RIVARD Mylène Viens était très fière, le 23 octobre, de tenir enfin entre ses mains le livre qu’elle a commencé à écrire il y a six ans.
 ??  ?? MARIE-CLAUDE DÉSILETS Enseignant­e
MARIE-CLAUDE DÉSILETS Enseignant­e

Newspapers in French

Newspapers from Canada