Un tueur veut être reconnu non-responsable
L’accusé qui a étranglé à mort sa petite amie affirme avoir perdu contact avec la réalité au moment du meurtre
Un jeune Montréalais qui a étranglé à mort sa copine qui venait de le quitter espère être déclaré non criminellement responsable, même s’il était à deux doigts de plaider coupable de meurtre en plein milieu de son second procès.
« Il est apte à prendre cette décision, il dit avoir beaucoup réfléchi à sa situation actuelle », avait dit un avocat qui avait rencontré Jonathan Mahautière le mois dernier au palais de justice de Montréal.
Mahautière, 22 ans, était alors en train d’écouter la preuve du procureur de la Couronne Éric De Champlain sur la façon dont il avait étranglé à mort Gabrielle Dufresne-Élie dans un motel de l’est de Montréal, le 7 juin 2014. Selon la poursuite, l’accusé était incapable d’accepter la rupture et devrait être déclaré coupable de meurtre au deuxième degré.
VOLTE-FACE
L’avocate de la défense Marie-Hélène Giroux a pour sa part plaidé que les antécédents psychiatriques de Mahautière démontrent qu’il a déjà perdu contact avec la réalité dans le passé. Elle réclame soit un verdict de non-responsabilité criminelle, soit un verdict d’homicide involontaire.
Pourtant, le mois dernier, Mahautière avait clamé haut et fort qu’il voulait congédier son avocate et plaider coupable de meurtre. La juge Sophie Bourque avait alors mandaté un autre avocat pour vérifier avec l’accusé si c’était bien sa volonté.
Au terme de sa réflexion, Mahautière a fait de nouveau volte-face. « Je préfère laisser la décision entre les mains du jury », a-t-il déclaré à la magistrate, permettant ainsi au procès de continuer.
Les jurés, qui ignorent tout de ce rebondissement, ont entamé leurs délibérations hier. Ils sont ainsi coupés du monde et le resteront jusqu’à ce qu’ils en arrivent à un verdict unanime.