L’intensité en option
Aucune victoire n’est automatique. Match après match, chaque pouce de terrain est disputé âprement. Mais dans certaines circonstances, une équipe ne peut se permettre d’échapper un rendez-vous crucial.
Dimanche, l’Impact avait une rencontre cruciale à disputer en Nouvelle-Angleterre. Même si une victoire ne garantissait pas nécessairement une place en séries éliminatoires, les hommes de Rémi Garde devaient tous laisser sur le terrain… pour laisser le moins possible au hasard.
Dans les circonstances, les Montréalais ont déçu. Des 90 minutes jouées à Foxborough, aucune énergie, aucune intensité dans l’effort n’a été décelée chez l’Impact.
Perdre un match contre le Revolution de la Nouvelle-Angleterre, ça peut arriver. Mais pas de cette façon et surtout pas dans ces circonstances.
En ce sens, je comprends les partisans d’être frustrés. Jamais le Bleublanc-noir ne s’est donné la chance de gagner et de penser un tant soit peu aux séries.
On attendait un Impact passionné qui allait tout donner sur le terrain. Nous avons eu droit à un match comme un autre de saison régulière.
CHACUN À SA PLACE
En Nouvelle-Angleterre, l’Impact a paru manquer d’idées en attaque. Trop souvent encore, le XI montréalais semblait attendre que Nacho Piatti y aille d’une fulgurance, d’un tour de magie dont il a le secret.
Défensivement, la troupe de Garde a aussi offert une performance très « normale », voire moyenne. Tactiquement, j’aurais aimé que l’Impact presse plus l’adversaire, qu’il soit plus fort et plus intense. On a plutôt eu une rencontre où, en première mitemps surtout, les joueurs étaient sur les talons, trop appliqués à garder le score à zéro.
En somme, on est en droit d’être frustré autant par la performance individuelle que collective. Elle n’était pas à la mesure de l’enjeu.
À ce stade-ci, il est facile de constater que les deux équipes, l’Impact et le Revolution, méritent leur place au classement. De plus, cette performance démontre sans doute que l’équipe montréalaise est moins bonne que ce qu’on avait anticipé cette année.
Une saison à l’eau, donc. On ne peut que se rabattre — encore — sur l’an prochain.
ENCORE LES CHANGEMENTS
Encore une fois, la gestion du match de Garde peut être sujette à discussion. Le pilote montréalais n’a effectué qu’un seul changement face au Revolution, ce qui est très curieux. Il a envoyé dans la mêlée, en fin de match, le jeune Mathieu Choinière, que j’aime bien, mais qui manque d’expérience en MLS dans ce genre de situation.
Ce n’était pas le moment de prouver son point. On comprend qu’il ne croit pas que cet effectif a la profondeur nécessaire pour offrir un bon rendement dans cette ligue, mais le dernier match de l’année n’était pas la scène appropriée pour en rajouter une couche.
Si, dans une rencontre primordiale comme celle de dimanche, tu veux jouer avec intensité et dépenser toute l’énergie dont tu as besoin, ça prend absolument trois changements. Même si par moment, l’équipe perd en qualité parce qu’on doit remplacer un atout, tu gagnes en énergie avec le joueur qui entre sur le terrain.
Ceci étant dit, on peut se demander, à constater l’effort qui a été déployé, quel joueur était vraiment fatigué à la fin des 90 minutes.
En tant qu’ex-joueur, c’est difficile pour moi d’affirmer de telles choses, mais les joueurs du Bleu-blanc-noir n’ont pas fait le minimum nécessaire. Quand ta saison est en jeu, tu ne peux pas offrir ce genre de performance.
En fait, ce genre de performance n’est pas isolé dans le parcours de l’Impact. Dans des circonstances qui se ressemblent, les partisans avaient aussi été déçus de l’effort fourni à Toronto et Washington en fin de saison.
Je le répète, je me sens mal de l’écrire. En vérité, les joueurs et les entraîneurs auraient sûrement aimé en donner plus, beaucoup plus. Mais à ce point-ci dans l’année, quand le chemin s’arrête aux portes des séries, il leur est impossible d’éviter les critiques.