Un Breaking Bad qui se termine mal
Un apprenti chimiste et son laboratoire sont brûlés dans un incendie situé tout près de la résidence familiale
Un apprenti chimiste des Laurentides a payé chèrement ses manipulations qui ont complètement détruit son laboratoire clandestin de meth tout en le brûlant sur la moitié de son corps.
« C’est dangereux pour les gens qui font cela, pour les voisins, mais aussi pour les consommateurs en bout de ligne, étant donné ce qui se retrouve là-dedans », dit le lieutenant Hugo Fournier, de la Sûreté du Québec (SQ).
Le laboratoire du chemin Bourbonnière, à Mirabel, a été découvert par hasard dimanche en raison d’un violent incendie survenu vers 4 h.
Marc Lalonde, 47 ans, opérait vraisemblablement la production de drogues de synthèse camouflées dans un atelier de peinture de véhicule, lequel se situait dans un secteur reculé de la municipalité.
Ce labo n’est pas sans rappeler la série culte Breaking Bad qui relate les tribulations d’un producteur maison de méthamphétamines.
L’individu a été gravement brûlé des pieds à la taille dans le brasier alimenté par la dizaine de produits inflammables présents. Le garage derrière la maison était séparé en deux zones distinctes, une pour la peinture, l’autre pour la « chimie ».
Selon nos informations, sa femme et des enfants habitaient la résidence située à quelques pas de la bâtisse incendiée.
DÉMANTÈLEMENT PÉRILLEUX
Hier, les spécialistes de la SQ ont amorcé le long et périlleux travail de démantèlement, qui pourrait prendre plusieurs jours.
« C’est une opération délicate et on doit procéder avec précaution en raison des nombreux produits chimiques », ajoute le lieutenant Fournier.
Tentes de décontamination, appareils d’assistance respiratoire, moniteurs de signes vitaux, rien n’est laissé au hasard pour éviter une catastrophe.
« On ne sait pas ce qu’on va retrouver là-dedans. Ce ne sont pas des chimistes de formation, tout est pêle-mêle », mentionne d’ailleurs le responsable de l’opération.
Les policiers doivent notamment se méfier des acides, du phosphore ainsi que du lithium, des produits qui se trouvent dans ces laboratoires artisanaux. Une intervention suffisamment risquée pour que la SQ fasse appel pour une première fois au Groupe d’intervention médicale tactique d’Urgences-santé (GIMT).
« Nos paramédicaux ont tout l’équipement nécessaire pour intervenir en cas de contamination ou d’explosion chimique », explique Benoit Garneau, de l’organisme.
Depuis peu, la SQ utilise aussi la « décontamination sèche », un procédé qui vient de la Drug Enforcement Agency (DEA) américaine pour réduire le risque de répandre des particules d’eau sale dans l’environnement.
Les techniciens en explosifs et les enquêteurs doivent traverser une tente où leurs habits de protection seront coupés pour être jetés plutôt que lavés.