Verts pour l’image
Le débat sur la présence de François Legault à la conférence COP24 sur le climat a pris une tournure surréaliste. Les partis d’opposition ont tenté d’en faire un test de conscience environnementale pour le nouveau premier ministre. Dans les faits, on comprend maintenant qu’il n’avait tout simplement pas d’affaire là.
François Legault n’ira pas à ce forum en Pologne et il a parfaitement raison. Pas parce que le thème des changements climatiques ne devrait pas l’intéresser. Tout simplement parce que cette conférence sera plus technique que politique et ne réunira donc pas vraiment de chefs de gouvernement.
Même l’environnementaliste Steve Guilbeault, expérimenté dans ces grands forums mondiaux, admettait que François Legault n’a pas à se trouver à la COP24. La ministre de l’Environnement y sera et c’est bien ainsi. D’ailleurs, Philippe Couillard avait aussi choisi de déléguer sa ministre de l’Environnement lors de la COP23 l’automne dernier.
JUSTE POUR L’IMAGE ?
Les trois partis d’opposition ont pourtant insisté pour que François Legault se rende en Pologne. Puis, ils se sont dits outrés au suprême degré de constater sa décision. Ça ne fait pas très sérieux. On a beau être dans l’opposition, il faut regarder les faits et le fond des dossiers.
J’oserais même dire que si le premier ministre s’était rendu en Pologne, dans un forum où il n’avait presque pas de vis-à-vis à rencontrer, les partis d’opposition auraient eu le devoir de le dénoncer. Le premier ministre ne doit pas perdre son temps et gaspiller notre argent dans des voyages non pertinents.
Ayant lancé la question sur ma page Facebook, j’ai pu constater que la sagesse populaire va un pas plus loin. Beaucoup de citoyens exigent que leur premier ministre en début de mandat évite les voyages inutiles et se concentre sur les priorités locales. L’économie, la santé, l’éducation, il a suffisamment de pain sur la planche pour ses premières semaines avec une équipe inexpérimentée.
Soyons francs ! Si monsieur Legault s’était rendu en Pologne, il l’aurait fait strictement et uniquement pour l’image. Avoir l’air vert. Donner l’image du gars qui s’occupe vraiment d’environnement. S’il veut agir réellement pour l’environnement, il en a le pouvoir. Aucune utilité de faire une apparition inutile dans un sommet mondial.
MAUVAIS THÉÂTRE
Les partis d’opposition ont joué du très mauvais théâtre. Ils ont été victimes de leur obsession à se positionner sur l’environnement. Et ça ne fait que commencer. Les trois partis d’opposition vont se livrer à une compétition quotidienne pour savoir qui est le plus vert. Québec solidaire croit jouir du titre, les libéraux ont annoncé qu’ils tiennent à faire un grand virage vert et le PQ veut courtiser les jeunes en s’appropriant le thème de l’environnement.
L’épisode de COP24 nous rappelle qu’à vouloir beurrer trop épais, on peut se couvrir de ridicule. Un parti d’opposition devrait exiger des actions concrètes en matière d’environnement et en mesurer les résultats.
L’opposition a poussé sur le gouvernement pour qu’il pose des gestes simplement pour l’image. C’est généralement ce que l’opposition s’applique à dénoncer.
Les partis d’opposition se sont couverts de ridicule en tentant d’avoir l’air plus verts les uns que les autres.