Le président américain veut mettre fin au droit du sol, par décret
WASHINGTON | (AFP) À une semaine d’élections législatives cruciales, le président des États-Unis Donald Trump a affirmé vouloir mettre fin, par décret, au droit du sol qui stipule que tout enfant né sur le territoire américain a la nationalité américaine.
Cette proposition, formulée au lendemain de l’annonce de l’envoi de plus de 5000 militaires à la frontière mexicaine, s’inscrit dans une série de déclarations du magnat de l’immobilier visant à placer l’immigration au coeur du débat politique.
D’un tweet, il a agité cette semaine le spectre d’une « invasion » de migrants en évoquant la progression d’une caravane de Centraméricains fuyant la violence dans leurs pays.
Dans un entretien à Axios publié hier, Donald Trump assure envisager de signer un décret pour que les enfants nés sur le sol américain de parents en situation irrégulière ne bénéficient plus de la nationalité américaine.
« C’EST RIDICULE »
La remise en cause, par décret présidentiel, de ce principe inscrit dans le 14e amendement de la Constitution devrait cependant se heurter à des obstacles juridiques majeurs, nombre d’experts estimant que le président ne peut prendre une telle décision.
« Nous sommes le seul pays au monde où, si une personne arrive et a un bébé, le bébé est citoyen des États-Unis... avec tous les avantages », affirme Donald Trump dans cet entretien télévisé. « C’est ridicule, il faut que cela cesse ».
L’affirmation est inexacte : plusieurs autres pays, dont le Canada, pays frontalier des États-Unis, accordent également la nationalité à une personne née sur son sol, même si ses parents sont en situation irrégulière.
« On m’avait toujours dit que vous aviez besoin d’un amendement constitutionnel. Vous savez quoi? Ce n’est pas le cas », avance le président américain au cours de l’entretien.
« C’est en cours. Cela va se faire, avec un décret », ajoute-t-il, sans cependant donner la moindre indication de calendrier ni de précisions sur l’état d’avancement de ce projet.