Une perte de temps et d’argent pour les PME du Québec
Le débrayage de 24 heures chez Postes Canada a d’importantes conséquences
Même si les employés ont repris le travail hier soir (voir texte en page 13), les conséquences de la grève à Postes Canada se font toujours sentir chez les entreprises québécoises, qui doivent répondre à des clients mécontents de ne pas avoir reçu leur colis dans les délais prévus.
Après Sherbrooke et les îles de la Madeleine, c’était au tour de Montréal d’être touchée hier par les grèves tournantes des employés de Postes Canada.
Aucune livraison ni aucun ramassage de colis et de courrier n’ont été effectués dans la métropole au cours de la journée.
« On se retrouve sans aucun plan B », déplorait William Giroux, copropriétaire de KaseMe, qui fabrique des étuis pour téléphones cellulaires à Saint-Georges de Beauce.
Faire affaire avec des entreprises comme FedEx serait beaucoup trop coûteux, selon lui.
Envoyer un étui coûte entre 2,50 $ et 3 $ avec Postes Canada, alors qu’avec un transporteur comme FedEx ou UPS, les coûts d’expédition s’élèveraient à environ 8 $.
Près de 65 % des ventes de KaseMe sont réalisées en ligne, principalement au Québec, mais aussi ailleurs au Canada. L’entreprise a même dû procéder à une vingtaine de remboursements.
PLUS DE RETARDS QU’À L’HABITUDE
Pour éviter les mauvaises surprises, la PME avise maintenant systématiquement ses clients des retards possibles. Avec l’éventualité de nouvelles perturbations des activités du centre de tri de Montréal, M. Giroux stresse un peu en voyant arriver l’achalandage du Vendredi fou.
« Déjà qu’on doit se battre contre Amazon. Pour moi, c’est une perte de temps et d’argent. »
Selon Mathieu Lessard, le propriétaire de la plateforme Buster Fetcher, qui surveille à l’année les délais d’expédition pour ses clients, les retards se sont allongés depuis le début de la grève.
« Cela a une incidence directe, c’est sûr », a fait part M. Lessard, chargé de réclamer les frais d’expédition pour ses clients en cas de retard de livraison pour différents services postaux. Le département de réclamations de sa compagnie roule à plein régime.
Ces grèves régionales à Postes Canada est source de casse-tête et d’inquiétude pour les entreprises, soutient la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ).
Son président-directeur général, Stéphane Forget, enjoint d’ailleurs les parties à trouver une entente rapide à ce conflit.