Durocher: Les ravages de la rectitude politique
J’ai toujours apprécié le franc-parler de Normand Brathwaite.
Mon « bum » préféré, dont j’ai été la première « belle » à TéléQuébec, n’a pas peur de dire ce qu’il pense.
Lundi, à On n’est pas obligé d’être d’accord à QUB.radio, j’avais carrément envie de l’applaudir quand il m’a parlé des ravages du politically correct.
« Je commence à avoir peur d’une société qui dit qu’on n’a plus le droit de faire de blagues, qu’on n’a plus le droit de faire de spectacle ».
Normand, tu n’es pas le seul, on est nombreux à être tannés que la Police du fun nous dise de quoi on peut – ou ne peut pas – rire.
UN GALA NOIR ET BLANC
Normand réagissait au Gala de l’ADISQ de dimanche, brillamment animé par Louis-José Houde.
Quand Houde a montré un extrait du gala de 1992 avec la parodie de L’Aigle noir transformé par François Pérusse en Nègre noir, l’assistance a semblé offusquée, scandalisée. « Ce qui m’inquiète, c’est que le deuxième degré ne passe plus », m’a dit Normand, en rappelant que dans ce sketch, il était déguisé en stéréotype de noir. Il reprenait tous les clichés du « black » avec son costume de pimp, poursuivi par des policiers blancs.
Et Normand a eu ces mots très justes pour parler des deux « scandales » de l’été, SLĀV et Kanata : « Quelqu’un qui dit que Robert Lepage est un raciste ou que Betty Bonifassi est raciste, je ne veux même plus discuter avec eux ». Avouez qu’après les discours victimaires des Offensés permanents, ça fait du bien d’entendre une vedette qui dit : ça suffit !
AUX USA AUSSI
Vous voulez des exemples de rectitude politique ? Aux États-Unis, la rumeur court que l’émission culte Les
Simpson va supprimer le personnage d’Apu Nahasapeemapetilon. L’épicier véhicule, selon certains, plein de clichés sur les Indiens : il parle anglais avec un fort accent, a huit enfants, et a connu un mariage arrangé. Mais Les Simpson, c’est bourré de clichés, c’est ça qui est drôle ! Homer Simpson est une caricature de l’Américain blanc de la classe moyenne, un peu niaiseux, un peu obèse.
DIS-MOI EN QUOI TU TE DÉGUISES
Un autre exemple : NBC a mis fin à l’émission Megyn Kelly
Today après que l’animatrice vedette a fait un commentaire (tout à fait anodin) à propos des gens qui se maquillent à l’Halloween en un personnage d’une autre couleur de peau que la leur.
Elle a donné l’exemple de quelqu’un qui admire Diana Ross et veut se déguiser en sa chanteuse préférée, en portant un peu de maquillage foncé. « En quoi ça, c’est raciste ? », a-t-elle demandé.
Megyn Kelly s’est fait accuser d’avoir défendu le blackface, pratique d’une autre époque où des Blancs se moquaient des Noirs. Alors qu’elle n’a fait que poser une question toute simple : est-ce qu’on peut juste avoir du fun à l’Halloween en se déguisant en quelqu’un d’autre ? Si une blonde veut se déguiser en Diana Ross, faut quand même qu’elle se noircisse le visage, non ?
En tout cas, aujourd’hui, si vous décidez de vous déguiser en Normand Brathwaite à l’ADISQ de 1992, faites-le à vos risques et périls !
La Police du fun rôde dans les rues… Bou ou ou !