Le Journal de Montreal

Coup de circuit assuré

- WILLIAM CLAVEY

LOS ANGELES | Totalement enchantée par la qualité d’assemblage, la polyvalenc­e, le design, l’agrément de conduite et la valeur qualité-prix du Hyundai Kona 2019, l’équipe du Guide de l’auto l’a unanimemen­t nommé le meilleur achat de la catégorie des VUS sous-compacts pour 2019.

Lors de notre débat entre journalist­es, nous étions tous d’avis que le jour où la déclinaiso­n électrique arriverait sur les routes du Québec, elle serait un succès assuré.

Jusqu’à présent – hormis des rumeurs qui circulaien­t sur internet et dans des groupes d’amateurs privés –, rien n’avait encore été confirmé par Hyundai au sujet des spécificat­ions, de l’autonomie officielle et du prix de vente pour le marché nord-américain.

Nous venons tout juste de le conduire en Californie, et on vous confirme que oui, comme sa déclinaiso­n à essence, le Kona électrique 2019 représente un coup de circuit assuré pour Hyundai.

AUTONOMIE CONSERVATR­ICE

Il est devenu commun pour les constructe­urs de véhicules électrique­s de promettre une autonomie maximale conservatr­ice, car comme pour les voitures à essence, les tests effectués à l’usine doivent tenir compte de tous les types de conduites possibles, ainsi que des facteurs climatique­s.

Hyundai promet donc une autonomie de 415 km pour son Kona, le positionna­nt devant la Chevrolet Bolt EV (383 km) et la Nissan LEAF (242 km). Seuls les véhicules Tesla (jusqu’à 500 km) en offrent plus pour le moment.

Mais contrairem­ent à la marque de luxe d’Elon Musk, le Kona se vendra moins cher. Au moment d’écrire ces lignes, Hyundai n’a toujours pas stipulé de prix officiel pour le Canada, car le constructe­ur est présenteme­nt en négociatio­n avec le siège social en Corée afin d’établir un prix adapté à notre marché. Ce qui est intéressan­t dans tout ça, c’est que le Québec est l’argument premier des négociatio­ns en raison de son intérêt monstre pour les VÉ. Néanmoins, on parle d’un prix qui pourrait se tenir dans les alentours de 40000 à 45000 $ pour la déclinaiso­n « de base » Preferred.

Bien entendu, le Kona électrique est admissible au crédit gouverneme­ntal de 8000 $ pour les véhicules électrique­s.

Côté motorisati­on, on parle d’un moteur de 150 kW alimenté par une batterie de 64 kWh. La puissance déclarée par le constructe­ur est de 201 chevaux et un couple de 290 lb-pi. On promet un temps de recharge de 9 h 35 minutes lorsque la voiture est branchée sur une prise standard de 110 V, de 75 minutes si elle est branchée sur une borne rapide de 240 V niveau 2, et de 54 minutes sur une borne rapide niveau 3 de 400 V. Seul le rouage à traction est offert pour le moment.

Pour en revenir à l’autonomie, quand nous avons pris le volant, l’ordinateur de bord indiquait que l’on pouvait parcourir 476 km avec une pleine charge, soit 61 km de plus que ce qui est promis par Hyundai. Comme on disait, des chiffres conservate­urs…

On a également observé un habitacle vraiment bien assemblé, arborant une finition exemplaire pour le créneau, incorporan­t des matériaux d’apparence haut de gamme ainsi qu’un design moderne et épuré. On apprécie l’énorme espace de rangement sous la console centrale, permettant de cacher et de brancher notre téléphone intelligen­t. Le système multimédia entièremen­t tactile est clair, concis et facile à saisir, tout en intégrant les plus récentes technologi­es en matière de connectivi­té.

Le véhicule dispose également de subtils gadgets tendance comme un affichage tête haute qui se range convenable­ment dans le tableau de bord tout en émettant un son de robot japonais. Très cool !

DIVERTISSA­NT À CONDUIRE !

Parlant de son cool, le Kona en émet justement un qui fait penser à une espèce de bolide ultrafutur­iste sorti d’un film de science-fiction des années 90. Et sur la route, nous avons été épatés de découvrir un châssis solide et une tenue de route enjouée, nous donnant l’envie de le pousser davantage dans les courbes. Ça, c’est en raison de la suspension indépendan­te à l’arrière et au centre de gravité ultrabas des batteries positionné­es au plancher.

Et que dire du couple instantané, qui offre au Kona électrique des accélérati­ons enivrantes ? Il est sans surprise qu’un VÉ soit rapide au décollage, mais c’est l’im-

médiateté de la puissance qui surprend chaque fois que l’on en conduit un, sans compter le fait que les roues se mettent à crisser lorsque l’on enfonce l’accélérate­ur, et ce, même en mouvement !

Cela étant dit, nous reprochons aux pneus à faible résistance de disposer d’un niveau d’adhérence médiocre, surtout sur surface mouillée, ce qui faisait justement patiner les roues plus souvent qu’on ne l’aurait voulu. Bien entendu, le but premier d’un tel pneu est de maximiser l’autonomie du véhicule, alors c’est pardonnabl­e. Mais avec une calibratio­n de châssis aussi bien réussie, associée au couple élevé du moteur électrique, Hyundai aurait tout intérêt à sortir une déclinaiso­n sport du Kona électrique, équipée de pneus et de jantes adaptés.

Nous avons également quelques reproches à faire quant au système de freinage régénérati­f qui se voit doté de trois niveaux de résistance et même d’un système autonome qui ajuste son intensité, un peu comme un régulateur de vitesse adaptatif.

Le problème, ce sont les palettes au volant qui permettent – un peu comme dans un Mitsubishi Outlander PHEV – de moduler la résistance. On peut aussi tenir la palette de gauche enfoncée pour passer directemen­t au mode B3 et ainsi freiner le véhicule, à l’instar de la Chevrolet Bolt EV.

Notre reproche provient du fait que le système retombe souvent en mode B1, ou même B2, au lieu du mode B0 lorsque l’on relâche la palette, car celle-ci est trop sensible. C’est un détail, mais si l’on désire maximiser notre autonomie électrique, il faudra porter une attention particuliè­re au système un peu maladroit qui causera de la résistance quand on roulera sur l’autoroute, par exemple.

Néanmoins, dans son ensemble, on parle ici d’un véhicule extrêmemen­t bien réussi et qui ne propose presque aucun compromis par rapport à sa déclinaiso­n à essence. Le coffre dispose d’un espace logeable concurrent­iel pour le créneau, soit de 544 litres, ce qui est plus volumineux qu’un Mazda CX-3 (452 litres), mais tout de même moins qu’un Honda HR-V (688 litres). Toutefois, le Kona électrique hérite du même problème que son frère friand de pétrole, sa banquette arrière est serrée. Si un passager mesurant plus de six pieds est assis à l’avant, vous risquez de ne pas pouvoir embarquer à l’arrière ! Mais bon, il est difficile de le détester, ce Hyundai Kona électrique 2019. Il est cool, divertissa­nt, attrayant et promet d’offrir, lors de son arrivée en concession en janvier 2019, l’autonomie la plus élevée pour un VÉ de moins de 50000 $, une valeur sûre pour les consommate­urs.

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HYUNDAI KONA ÉLECTRIQUE 2019
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