Le Journal de Montreal

Lafrenière pourra garder ses secrets

Le gouverneme­nt de François Legault ne veut pas forcer l’ex-patron de l’UPAC à s’expliquer

- MARC-ANDRÉ GAGNON

QUÉBEC | Préférant regarder « vers l’avenir », le gouverneme­nt caquiste de François Legault n’a pas l’intention de forcer Robert Lafrenière à s’expliquer sur les raisons de son départ surprise, annoncé le 1er octobre dernier.

« Moi, je regarde vers l’avenir », a répété la vice-première ministre Geneviève Guilbault, à son arrivée au Conseil des ministres, hier

« C’est très important de rétablir la confiance envers les institutio­ns policières et l’indépendan­ce du pouvoir politique », a aussi insisté la ministre de la Sécurité publique.

L’opposition péquiste, de son côté, souhaite toujours que M. Lafrenière s’explique. « Il n’est jamais trop tard pour la vérité », a lancé le chef par intérim du Parti québécois, Pascal Bérubé, au micro d’Antoine Robitaille, sur QUB radio.

« Elle n’est pas tellement différente du gouverneme­nt précédent à cet égard », a ajouté M. Bérubé, en réagissant aux propos de Mme Guilbault.

Dans une brève lettre remise à Martin Coiteux avant que Mme Guilbault lui succède à la Sécurité publique, Robert Lafrenière n’explique en rien les motifs de son départ après sept années passées à la tête de l’UPAC.

Tout porte à croire que M. Lafrenière quittera ses fonctions demain sans fournir davantage d’explicatio­ns.

PROJET DE LOI D’ICI NOËL

La nomination du successeur de M. Lafrenière devra vraisembla­blement attendre l’entrée en vigueur d’un projet de loi que le gouverneme­nt caquiste entend déposer d’ici Noël afin de réformer le mode de nomination, notamment, du grand patron de l’UPAC.

« On a déjà annoncé à plusieurs reprises notre intention, si on était au gouverneme­nt, et c’est maintenant le cas, de modifier le mode de nomination du commissair­e de l’UPAC, comme d’ailleurs celui pour le directeur de la Sûreté du Québec, et pour le Directeur des poursuites criminelle­s et pénales », a rappelé Mme Guilbault.

« On va aller dans ce sens-là, il y aura un projet de loi qui va être déposé d’ici Noël pour réformer ce mode de nomination et faire en sorte que ces trois dirigeants soient nommés avec l’approbatio­n des deux tiers des députés de l’Assemblée nationale », a réitéré la ministre de la Sécurité publique.

Dans l’attente, c’est l’actuel commissair­e associé aux enquêtes de l’UPAC, Frédéric Gaudreau, qui occupera la fonction de commissair­e à la lutte contre la corruption par intérim, et ce, à compter du 3 novembre.

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