Le Journal de Montreal

Les filles doivent bouger plus

Selon la ministre Isabelle Charest

- GENEVIÈVE LAJOIE

QUÉBEC | La santé des jeunes filles inquiète la nouvelle ministre caquiste Isabelle Charest. La triple médaillée olympique ne croit pas pour autant que la solution passe par une taxe sur la malbouffe.

Au Québec, neuf adolescent­es sur 10 ne rencontren­t pas les recommanda­tions en matière d’activité physique, déplore-t-elle, en entrevue avec notre Bureau parlementa­ire.

« Au point de vue de la santé, ce sont probableme­nt celles qui vont développer de l’hypertensi­on, des maladies cardiaques, du diabète, donc des maladies chroniques ; ç’a un gros impact sur la santé », insiste la nouvelle élue de Brome-Missisquoi.

PASSÉ DE CHEF

Son passé d’athlète et surtout de chef de mission du comité olympique canadien lui a fait réaliser à quel point il existe pourtant une grande diversité de sports.

« Il n’y a pas de raison pour qu’une jeune fille ne trouve pas un sport qui l’interpelle, ou une activité qui l’interpelle. De plus en plus, on le voit avec le plein air, on le voit avec une diversité d’offres, il n’y a pas de raison pour laquelle une jeune fille ne bougerait pas », affirme Isabelle Charest.

Elle ajoute que l’adolescenc­e est une période charnière pour le développem­ent d’une femme et pour l’instaurati­on d’habitudes de vie qui vont perdurer.

Sa priorité, comme ministre déléguée à l’Éducation, c’est de réussir à les faire bouger en ajoutant une heure d’activités parascolai­res par jour dans les écoles secondaire­s.

L’ancienne patineuse de vitesse sur courte piste assure que cette nouvelle offre d’activités, qui ne sera pas nécessaire­ment réservée à la pratique d’un sport, sera « gratuite » pour les parents.

MODALITÉS PAS CLAIRES

Mais les modalités d’applicatio­n de cet engagement de la CAQ ne sont pas encore claires. Mme Charest n’est pas en mesure à ce stade-ci de dire si ce sera obligatoir­e pour tous les étudiants. Impossible également de savoir combien cela coûtera au trésor public.

Est-ce que cette heure de sport ou d’activité pourrait avoir lieu non seulement en fin de journée, après les cours, mais également le midi ou même le matin ? « Oui, tout à fait, parce que juste dans une logique de partage des plateaux sportifs, ça ne peut pas être tout le monde en même temps », signale Mme Charest.

La ministre reste floue quant au moment de livrer cet engagement. « Pour septembre prochain, ce qu’on vise, éventuelle­ment, oui, c’est d’avoir quelque chose de prêt », dit-elle.

L’ex-olympienne ajoute du même souffle que ce qui pourrait être prêt pour la rentrée scolaire l’an prochain, c’est « un projet pilote ».

Si elle milite en faveur de plus d’activités physiques chez les jeunes, Isabelle Charest ne croit pas que l’État doive intervenir pour taxer la malbouffe.

« Les gens sont capables de jugement. Honnêtemen­t, je prône définitive­ment plus des campagnes positives que le restrictif. »

Selon elle, le gouverneme­nt n’a pas non plus à imposer ses vues aux concession­s alimentair­es des complexes sportifs.

« Je suis nutritionn­iste de formation, ce n’est pas vrai que si tu manges une frite à l’aréna une fois de temps en temps c’est (si grave). »

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PHOTO SIMON CLARK La nouvelle ministre caquiste Isabelle Charest n’est pas en faveur d’une taxe sur la malbouffe, a-t-elle dit au cours d’une entrevue avec notre Bureau parlementa­ire à Québec.

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