Frayeur d’Halloween pour un chef mafieux en danger
Menacé, Stefano Sollecito refusait de rester seul chez lui le 31 octobre 2015
L’ex-chef de la mafia montréalaise avait peur que des visiteurs viennent lui tirer dessus au lieu de lui demander des bonbons à l’Halloween il y a trois ans.
C’est ce qui émane de communications interceptées par la police en 2015 dans l’opération Magot, dont les détails peuvent maintenant être rendus publics.
Stefano Sollecito, dont le court règne à la tête de la mafia fut contesté, s’est fait aviser deux fois par les policiers que des rivaux voulaient sa peau cette année-là.
TROP « RISQUÉ »
« C’est pas une joke », l’avait prévenu l’ex-avocat du clan Rizzuto, Loris Cavaliere, lui-même condamné pour gangstérisme en 2017 dans cette affaire.
Huit jours avant l’Halloween 2015, un Sollecito inquiet demandait à sa conjointe « d’ouvrir la porte de garage » de leur résidence parce qu’il s’en venait et de « regarder par la fenêtre » pour s’assurer que personne ne l’attendait, précisent des documents judiciaires obtenus par Le Journal.
« Son comportement a changé. Il se cachait. Souvent, il ne couchait pas chez lui », avait témoigné le sergent détective François Lambert, du SPVM, à l’enquête sur mise en liberté de Sollecito en 2016.
Le 31 octobre 2015, l’ex-leader du clan Rizzuto était « très choqué » en arrivant à son domicile de Mascouche et en constatant que la maison était vide.
« Je suis venu pour rien, je prends un risque quand je viens à la maison et que je suis tout seul. Et ce soir, c’est l’Halloween... Je m’en vais ! À demain », a-t-il écrit à sa conjointe dans un texto.
Sollecito devait se souvenir d’un vétéran du clan Rizzuto, Nicola Varacalli, kidnappé après avoir ouvert sa porte à quatre visiteurs masqués et armés le soir de l’Halloween 2005.
VAGUE D’ATTENTATS
Sollecito avait deux vestes pare-balles chez lui quand il a été arrêté, le 19 novembre 2015. Il n’était pas sur ses gardes sans raison.
À preuve, cette rencontre du 28 août 2015 où les policiers l’ont épié dans un café italien avec trois autres mafiosi. Marco Claudio Campellone a été assassiné le mois suivant, Marco Pizzi a échappé à des tireurs en 2016 et Steve Ovadia est mort criblé de balles l’été dernier.
Son père, Rocco Sollecito, fidèle lieutenant du défunt parrain Vito Rizzuto, a été abattu à Laval en mai 2016.